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Mekki : L’Etat est devenu une boîte noire et le calendrier de Saied ne fera qu’attiser les tensions politiques

today14/04/2022 28

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L’activiste politique et ancien ministre de la santé, Abdellatif El Mekki, a considéré que le président de la République, Kais Saied, ne s’intéresse qu’à son projet politique et n’a aucune vision économique ou un programme pour sortir de la crise actuelle, à l’exception de l’exercice d’une pression supplémentaire sur le citoyen tunisien à travers l’augmentation des prix, et en l’absence d’un pouvoir de régulation et de contrôle.

Lors de sa présence dans l’émission Expresso du 14 avril 2022, Mekki a fait remarquer qu’on a violé les règles qui plafonnent les augmentations à hauteur de 1,6% et ce à deux reprises seulement par an.

Il a estimé que le président Saied a fait perdre à la Tunisie plusieurs opportunités d’engager un dialogue national, et ce depuis novembre 2021, faisant allusion à l’initiative de l’UGTT.

“On aurait pu discuter en ce temps perdu des priorités d’un gouvernement de sauvetage et mettre au point un programme de réformes politiques et constitutionnelles”, a-t-il regretté.

Le citoyen tunisien est aujourd’hui le maillon faible,selon ses dires, signalant qu’une somme d’une valeur de 20 millions de dinars doit être fournie pour alimenter le budget de l’Etat dont les sources de finances demeurent jusqu’aujourd’hui, inconnues.

Saied ne se soucie que de la mise en place de son régime politique, à travers un agenda politique unilatéralement fixé. En dépit de cette situation, il est possible de se rattraper.

“Saied assume aujourd’hui une responsabilité éthique, juridique et politique. La vie du citoyen est de plus en plus pénible. Il est peu probable que la Tunisie parvienne  à rembourser ses dettes”, a déclaré l’invité de l’émission Expresso.

Mekki a appelé à organiser des élections législatives anticipées dans un délai de 90 jours, pour élire un Parlement capable d’assumer ses responsabilités. Il est aussi possible de restaurer le Parlement dissous à condition qu’il réponde aux attentes de l’opinion publique.

“La nomination d’une commission électorale va semer le doute quant à l’indépendance de cette commission. Le calendrier du président ne fera qu’attiser les tensions et aggraver la situation”, a-t-il martelé.

Et d’ajouter : “L’Etat est devenu une boîte noire faute de respect de la Constitution et des lois”.

Écrit par: Islam Sassi



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