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Ahmed Idriss : Il faut contrôler le président de la République pour réduire l’hégémonie du pouvoir exécutif durant l’état d’exception

today21/01/2022 41

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Dans une déclaration accordée à la radio Express Fm, le directeur de l’Ecole politique de Tunis, Ahmed Idriss, a dit, ce vendredi 21 janvier 2022, que le décret présidentiel supprimant les primes et privilèges accordés aux membres du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a été émis dans le cadre du conflit entre la présidence de la République et le pouvoir judiciaire. Cette guerre menée par le président Saied contre le pouvoir judiciaire vise à le réduire en un simple service public, au lieu d’un pouvoir indépendant.

Lors de sa présence dans l’émission Expresso, il a précisé que la Constitution de 2014 a permis au président d’émettre des décrets-lois dans deux hypothèses seulement: Celle prévue par l’article 70 selon lequel le président peut prendre, en cas de dissolution de l’ARP, en accord avec le chef du gouvernement des décrets-lois qui seront soumis à l’approbation de l’ARP au cours de la session ordinaire suivante, ou dans le cas d’une délégation provisoire des pouvoirs du chef du gouvernement au le président de la République.

Or, l’article 80 de la Constitution n’a pas autorisé le président à émettre des décrets-lois et à prendre la place du législateur.

Il faut contrôler le président de la République, même si le pays est sous l’état d’exception.

Selon Ahmed Idriss, le président Saied aurait dû ne pas exploiter l’état d’urgence pour prendre des décrets-lois et des mesures en dehors de tout contrôle ou possibilité de recours.

Il a ajouté que la majorité des magistrats sont intègres et que le CSM n’interfère pas sur les processus judiciaires. Idriss a souligné que si l’objectif de la réforme de la justice consiste dans la réduction du rôle de la justice, qui sera un simple service public et non pas un pouvoir indépendant, cela pourrait signifier que les nominations, les transferts, et les promotions seraient décidés par l’exécutif. Cette hypothèse risque de mettre en péril les droits et les libertés en l’absence de tout contrôle. 

“Il faut contrôler le pouvoir exécutif pour réduire son hégémonie durant l’état d’exception”, a-t-il prévenu.

L’image de la Tunisie à l’étranger est en péril 

L’invité de l’émission Expresso a fait savoir que la Tunisie a été citée parmi la liste des pays les plus fragilisés et menacés par la faillite, dans un rapport  publié dans le journal américain “The New York Times”. Ce rapport pourrait nuire à l’image de la Tunisie et ses rapports avec les bailleurs de fonds internationaux, ainsi que les agences de notation.

Et d’ajouter que si le rapport de la médecine légale confirme décès du citoyen Ridha Bouzayen avait pour cause une agression policière, cela sera très dangereux pour l’image de la Tunisie.

Écrit par: Islam Sassi



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