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Ahmed Idriss : Il est possible de répondre par l’affirmative à la plupart des questions de la consultation nationale électronique

today07/01/2022 12

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Invité du plateau de l’émission Expresso du 7 janvier 2022, Ahmed Idriss, directeur de l’école politique de Tunis, a exprimé ses craintes quant à l’indépendance et la neutralité de la commission chargée de la rédaction des résultats de la consultation nationale électronique, ainsi que l’organisation d’un référendum  sur une nouvelle Constitution et de nouvelles lois dont on ignore la teneur.

Des problèmes techniques à l’origine du retard dans le lancement de la consultation nationale

Idriss a  mis l’accent sur l’incertitude des résultats de cette consultation et l’indépendance de la commission d’une part, et l’aptitude du peuple tunisien à saisir le contenu des nouvelles dispositions qui lui seront soumises, et ce, abstraction faite de la justesse de la démarche suivie.

L’invité de l’émission Expresso a également abordé les difficultés techniques qui ont entravé le démarrage de cette consultation, notant que cette consultation sera marquée par un aspect technique et technologique important.

Il est possible de répondre par l’affirmative à la plupart des questions de la consultation électronique

Selon lui, la plupart des questions posées dans le cadre de cette consultation ne sont pas des questions controversées puisqu’il est toujours possible d’y répondre par l’affirmative. De même, ces questions ne traduisent pas les aspirations du peuple tunisien, à l’exception de la question relative à la nature du régime politique (un régime présidentiel ou hybride).

Dans le même sens, il a indiqué que certaines questions sont posées d’une manière susceptible d’influencer la position du citoyen qui sera obligé de répondre par “Oui”.

“La consultation nationale s’apparente à un sondage préparé selon une méthode non scientifique”, a-t-il affirmé.

Pour sa part, le membre de l’ISIE Farouk Bouasker, a indiqué que la composition de la commission qui sera chargée d’élaborer et de rédiger les réformes est beaucoup plus importante que la consultation nationale en soi.

Le pouvoir exécutif sera en conflit avec le pouvoir judiciaire 

A vrai dire, il y a des juges corrompus dans tous les régimes et dans tous les Etats. Ainsi, il suffit de les identifier et les poursuivre en justice sans avoir à procéder à une réforme structurelle du système judiciaire.

Ahmed Idriss a ajouté que les rapports entre les pouvoirs exécutif et judiciaire seront tendus, car le pouvoir judiciaire a lutté pendant de très longues années pour défendre son indépendance et n’admettra pas aujourd’hui, l’ingérence de l’exécutif.

Et d’ajouter que le président de la République, Kais Saied, s’apprête à introduire de nouvelles réformes via l’émission de décrets-lois, pour que la justice devienne une fonction et non pas un pouvoir à part entière. Ce qui laisse présager, selon ses dires, une crise entre les deux pouvoirs.

Affaire Nouredine Bhiri : Le discours de Saied a personnifié les conflits..

Le directeur de l’Ecole politique de Tunis s’est également exprimé sur le décret-loi n°2022-2 organisant l’activité de l’information sur le crédit, indiquant que les sociétés d’information sur le crédit ressemblent aux agences de notation, mais opérant sur le plan national.

Ces sociétés jouent, d’après lui, un rôle intermédiaire entre les banques/établissements financiers et les citoyens, en vue d’évaluer leurs capacités à honorer leurs engagements financiers. Il est à rappeler que le décret-loi, n’est susceptible d’aucun recours

L’invité de l’émission Expresso a commenté le discours de Saied évoquant le dirigeant d’Ennahdha, Noureddine Bhiri, affirmant que ce discours ne fait qu’aggraver la crise et personnifier les conflits, d’autant plus qu’il a été prononcé dans un contexte inapproprié, lors d’un conseil ministériel.

Écrit par: Islam Sassi



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