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L’ambassadeur koweïtien : La Tunisie est le pays des opportunités ratées

today21/12/2021 120

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Lors de sa présence dans l’émission Eco-Mag du 21 décembre 2021, l’ambassadeur du Koweït en Tunisie, Ali Ahmad Al-Dhafiri a fait savoir que la Tunisie a raté un investissement important d’une valeur de 400 millions d’euros.

Il a évoqué le problème de la bureaucratie en Tunisie, en tant qu’obstacle se dressant  devant les investisseurs, qui a mis fin également à la ligne de financement Koweïtienne, d’une valeur de 15 millions d’euros destinée aux PME tunisiennes. En effet, ces obstacles administratifs feront l’objet de la prochaine visite de la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, au Koweït.

Le Fonds Koweitien pour le développement économique arabe a financé des projets d’une valeur de 2 milliards de dollars

L’ambassadeur du Koweït à Tunis a mis l’accent sur la profondeur et  la solidité des rapports  entre les deux pays, des relations qui se consolident  au fil des années, rappelant qu’elles remontent à 1963, la date de la création du Fonds Koweïtien pour le développement économique arabe. Parmi les projets financés par ce fonds, il a cité, entre autres, le projet de construction de la Centrale électrique à la Goulette et le projet de réhabilitation d’Oued Medjerda. Entre 1963 et 2020, le Fonds Koweitien pour le développement économique arabe a financé des projets d’une valeur estimée à 2 milliards de dinars, d’après lui.

La société koweitienne de développement s’est focalisée au départ sur le secteur du tourisme avant d’intervenir dans les secteurs industriel et commercial.

La bureaucratie tunisienne décourage les investisseurs étrangers 

“C’est à cause des obstacles administratifs que le Koweït n’a pas pu ouvrir une ligne de financement  d’une valeur de 15 millions d’euros, destinée aux PME en Tunisie”, a-t-il regretté.

D’ailleurs, un accord entre la partie Koweïtienne et le ministère des finances tunisien aurait dû être conclu depuis 3 ans pour accorder des crédits aux PME et activer ce programme. En revanche, le ministère des finances ne répète à chaque fois les mêmes promesses sans pour autant veiller à finaliser les démarches administratives.

Etrangement, les gouvernements précédents n’ont jamais donné d’explication justifiant ce retard. Dans le même contexte, il a affirmé que cet accord sera prochainement  conclu avec la ministre des finances Sihem Namsia.

Parmi les obstacles entravant les échanges commerciaux entre les deux pays, il a évoqué le problème du transport vu que la voie maritime est assez lente, d’autant plus qu’il n’existe pas de desserte directe entre la Tunisie et le Koweit, sachant que le Koweit a déjà appelé à activer une desserte indirecte pour le transport des produits agricols au Koweït. Il a aussi proposé la réduction de la durée du transport maritime entre les deux pays, qui pourrait être réduite à 20 jours seulement à travers une ligne maritime directe entre les deux pays et sans passer par l’Europe.

La Tunisie a raté un investissement important d’une valeur de 400 millions d’euros

L’invité de l’émission Eco-Mag a rappelé qu’en 2016,  le groupe koweitien, Alshaya, a choisi d’investir en Tunisie à condition qu’il ne s’associe à aucun partenaire tunisien. Malheureusement, la Tunisie n’a pas accepté cette condition et a ainsi raté une grande opportunité qui aurait pu restaurer la confiance des investisseurs étrangers en Tunisie.

Le Koweït aidera financièrement la Tunisie

Dans le cadre du renforcement des rapports amicaux entre les deux pays, l’ambassadeur du Koweït à Tunis a ajouté que son pays aidera financièrement la Tunisie, évoquant la visite programmée  de la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, au Koweït.

L’accent a été mis également sur la nécessité de renforcer les investissements dans le secteur des énergies. A cet effet, le Koweït sera plus présent en Tunisie dans ce domaine.

Dans la même veine, il a annoncé que son pays a décidé d’augmenter son portefeuille d’investissement en Tunisie de 1 milliard de dollars. La mise en œuvre de cette décision a été reporté en raison de la crise politique en Tunisie et de la dégradation du climat des affaires.

“Le capital est lâche et cherche un climat propice à l’investissement”, a-t-il souligné, ajourant que “ la Tunisie est le pays des opportunités ratées” qui doit mettre en œuvre tous ses moyens pour inciter à l’investissement.

Écrit par: Islam Sassi



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