A la une

Anas Hmaidi : Il n’est pas question que la justice soit soumise de nouveau au pouvoir exécutif

today11/02/2022 39

Arrière-plan
share close

Au micro de Wassim Bel Arbi, le président de l’Association  tunisienne des magistrats, Anas Hmaidi,a qualifié les décisions du président Saied concernant la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et son remplacement par une commission provisoire, de décisions unilatérales imposées, en l’absence de tout contrôle. 

Lors de son intervention dans le programme Expresso, il a ajouté que nous avons besoin de certaines notions comme l’Etat, les Hommes de l’Etat, le contrat social représenté par la Constitution, et que nous avons surtout besoin de se calmer.

Il a mis l’accent sur la lutte acharnée de la société civile et des partis politiques pour concevoir une Constitution qui garantit l’équilibre des pouvoirs et préserve les droits et libertés des tunisiens.

Selon lui, le président Saied aurait dû fixer les voies de la réforme de la justice ainsi que les durées nécessaires pour engager lesdites réformes. Sauf que le président Saied a laissé tomber toutes les propositions des structures judiciaires en décidant la dissolution du CSM.

 “Le taux de réussite de la grève observée le 9 et le 10 février par les magistrats a atteint 80%”, a-t-il indiqué.

Il a admis qu’il existe bel et bien des dépassements et des failles dans le système judiciaire. Or, la réforme ne peut pas être engagée par le retour à un régime autocratique et à une justice soumise au pouvoir exécutif, après la révolte du peuple tunisien appelant à la garantie des libertés et de la dignité.

“Nous n’accepterons guère que le pouvoir judiciaire soit sous l’égide du pouvoir exécutif. La mise en place d’un pareil système coûtera cher pour les tunisiens”, a-t-il averti.

D’après ses dires, le dialogue demeure la seule voie pour limiter l’étendue du pouvoir exécutif  et réduire son ingérence dans le système judiciaire, notamment dans des circonstances marquées par l’instabilité politique et les crises socio-économiques.

Le président de l’Association tunisienne des magistrats a affirmé que la dissolution du CSM n’est pas la solution, rappelant que les prérogatives du conseil dépassent la composition du Conseil, faisant ainsi allusion aux déclarations du bâtonnier des avocats.

“On aurait dû penser à élargir et à renforcer les prérogatives du Conseil au lieu de le dissoudre”, a-t-il signalé.


A lire aussi : Ahmed Idriss : Ce n’est pas le moment propice pour changer toutes les structures du système judiciaire

Écrit par: Islam Sassi



0%