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Bassem Moatar : Il est inadmissible de poursuivre pénalement ceux qui appellent au boycott du référendum

today15/06/2022 12

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Le président de l’Association ATID, Bassem Moattar, a déclaré aujourd’hui, le 15 juin 2022, lors de sa présence dans l’émission Expresso, que la dernière décision émise par l’ISIE est très exhaustive puisqu’elle ne s’applique pas seulement aux partis représentés au Parlement mais à tous les partis politiques, aux organisations nationales, aux associations et aux personnes physiques. Cette décision permettra ainsi à un grand nombre de personnes de participer au référendum du 25  juillet 2022.

Selon Moatar, la Constitution est une œuvre politique par excellence et il est primordial de s’ouvrir à toutes les catégories du peuple tunisien pour leur vulgariser le contenu de la Constitution.

Si cette ouverture semble à première vue salutaire, elle pourrait tout de même susciter d’autres difficultés liées au grand nombre de demandeurs de déclarations, un nombre énorme par rapport au délai restreint fixé par l’ISIE pour l’examen de ces demandes.

Un autre problème conséquent à cette extension du domaine de participation peut se poser à savoir le financement de la campagne référendaire. Une question encore floue puisque la décision de l’ISIE n’a pas précisé si ce financement sera en amont ou en aval.

L’invité de l’émission Expresso a évoqué d’autres questions épineuses soulevées par cette ouverture démesurée dont la courte durée de 48 heures accordée aux participants pour décider d’approuver ou non le projet de la nouvelle Constitution.

Il a mis l’accent sur les déclarations du membre de l’ISIE, Mohamed Tlili Mansri, et du vice-président de l’ISIE, Maher Jdidi, selon lesquelles ceux qui appellent à boycotter le référendum seront poursuivis en vertu de la loi pénale et non pas la loi électorale, n’ont fait qu’envenimer l’ambiance générale du moment où ces poursuites portent atteinte à la liberté d’expression.

“De pareilles restrictions inédites des libertés sont inadmissibles”, a-t-il martelé, soulignant que le boycott demeure une position politique quoi qu’il soit un acte passif et négatif susceptible d’être poursuivi conformément à la loi organisant les partis politiques et les associations.

Bassem Moattar a indiqué que la décision conjointe qui sera publiée par la HAICA et l’ISIE pourrait clarifier davantage les modalités de la couverture médiatique de la campagne référendaire, y compris les voies à suivre avec les partisans du boycott.

Et d’ajouter qu’il convient de respecter la liberté d’expression de tous les tunisiens sans restriction, notant que l’unilatéralisme au niveau de la prise de décision en l’absence de toute vision participative sera polémique et controversée.

L’invité de Wassim Bel Arbi a estimé, dans le même sens, que la participation des personnes physiques dans la campagne référendaire est une première dans l’histoire des référendums dans le monde, signalant qu’il aurait été de bon aloi d’organiser une campagne de sensibilisation à l’importance du référendum d’autant plus qu’il s’agit du premier référendum depuis la révolution et du deuxième dans l’histoire de la République tunisienne.

 


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Écrit par: Islam Sassi



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