A la une

Hamma Hammami : Le discours de Saied relatif à la politique de rigueur et à la loi n°38 n’est qu’un message sous-jacent adressé au FMI

today24/11/2021 8

Arrière-plan
share close

 Lors de sa présence dans l’émission Hdith Esse3a,Hamma Hammami, président du Parti des Travailleurs, a affirmé aujourd’hui, le 24 novembre 2021, que le président de la République, Kais Saied, a opté pour les mêmes orientations économiques et sociales et qu’il a préféré de dialoguer avec les patrons, les chefs d’entreprises, les banques, ou autrement dit la minorité riche,ignorant de ce fait l’Union général tunisienne du travail (UGTT).

Hammami a indiqué que la position de Saied en rapport avec la loi n°38 portant dispositions dérogatoires  pour le recrutement dans le secteur public des diplômés chômeurs de longue date, et son discours prônant la politique de rigueur, ne sont que des messages sous-jacents adressés au Fonds monétaire international (FMI). Cela dit, il n’y aura plus de recrutement dans la fonction publique cette année.

L’invité de Hdith Esse3a s’est interrogé sur le sort de la loi de finances complémentaire 2021 et la loi de finances de 2022, en l’absence de ressources de l’Etat.

Dans un autre contexte, il a dit que l’oppression politique à Agareb et la diabolisation des mouvements populaires révèlent la tendance tyrannique et autocratique du pouvoir, rappelant qu’il n’est plus question de faire renaitre le système d’avant le 25 juillet, ou encore le système  corrompu du Mouvement Ennahdha.

En effet, le Parti des travailleurs s’oppose aux choix et aux orientations de Saied, sans qu’il ne soit dans l’opposition au même titre que le Mouvement Ennahdha.

Selon lui, le président Saied est hostile aux droits et à l’égalité et veut instaurer un régime de gouvernance individualiste et absolu, ajoutant que ce dernier partage, sur le plan économique et social, les mêmes tendances et orientations que Ennahdha.

D’ailleurs, quatre mois après le coup d’Etat, il s’est avéré que Saied ne peut pas présenter une alternative à l’ancien système d’Ennahdha et ses alliés. D’après Hamma Hammami, Kais Saied a profité de la dégradation de la situation pour accaparer tous les pouvoirs, quoi qu’il assume en partie, la responsabilité de la crise politique. Encore faut-il noter, selon lui, que Saied a ciblé la représentativité populaire et l’institution du Parlement, et non pas les députés, afin de mettre en place le système de “la construction par la base” comme mode électoral.

Au sujet du rapport de Kais Saied avec les médias locaux, Hamma Hammami a déclaré que les populistes n’aiment pas les médias, et esquivent la confrontation , et ce, sans oublier l’exercice d’une pression sur la justice et la conduite des campagnes de dénigrement  à l’encontre l’organisation syndicale.

Il faut noter que Saied ne défend pas la souveraineté nationale, du moment où il discute avec les étrangers et ignore les tunisiens, soulignant que Saied s’appuie sur le système policier et militaire.

Et d’ajouter que le parti des travailleurs préconise la démocratie populaire et la nationalisation des richesses. Il appelle également à suspendre le remboursement des dettes et d’imposer des impôts exceptionnels sur les grandes entreprises, à côté du changement de la monnaie pour injecter la liquidité dans le système bancaire. 

L’invité de l’émission Hdith Esse3a a affirmé qu’il n’est pas adepte du populisme de Kais Saied, notant que le président Saied n’hésitera pas à restreindre la liberté d’opinion et les autres libertés. Enfin, “il n’existe plus d’acquis intangible”.

Écrit par: Islam Sassi



0%