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Hammami : Saied veut instaurer une nouvelle tyrannie et anéantir les institutions qui font obstacle à son projet

today03/06/2022 9 1

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“Certains magistrats sont corrompus comme il existe certains autres qui reçoivent des ordres. Mais ce qui se passe aujourd’hui en rapport avec la révocation des magistrats nous rappelle les pratiques de Noureddine Bhiri en 2012”.

C’est ce qu’a indiqué le secrétaire général du Parti des travailleurs tunisiens, Hamma Hammami, au micro de la radio Express Fm, lors de sa présence, ce vendredi 3 juin 2022, dans le plateau de l’émission Hdith Esse3a.

Parmi les juges figurant sur la liste de Saied, il y a des juges qui font l’objet d’affaires de corruption, tandis que d’autres n’ont fait qu’entraver la volonté du président Saied en s’abstenant de prononcer des peines d’emprisonnement à l’encontre de ses opposants.

“Par la dernière décision relative au limogeage des magistrats, le président Saied aspire à dompter la justice et à la soumettre à son emprise. Déjà, la majorité des magistrats révoqués, sont des personnes qui ont refusé l’application de ses ordres”, explique Hamma Hammami.

Le président Saied est en train d’instaurer une nouvelle dictature et une nouvelle tyrannie en essayant d’avoir la mainmise sur tous les pouvoirs. Saied ambitionne aussi, selon Hammami, de dompter les médias.

Le secrétaire général du Parti des travailleurs s’est également exprimé sur la campagne pour renverser le référendum, lancée par cinq partis de l’opposition à savoir le Parti républicain, le Forum démocratique pour le Travail et les libertés (Ettakatol), le Courant démocrate, le Parti du Pôle, et le Parti des travailleurs. Ces partis partagent la même vision concernant l’évaluation de la feuille de route et le processus mené par Saied.

“On ne peut parler d’un état d’exception en l’absence de séparation de pouvoirs, de respect des droits et libertés. Le président Saied a pour objectif de mettre en place un régime individuel autocratique”, développe-t-il.

Il a ajouté dans le même sens que la consultation est nulle et ne peut pas être le point de départ du référendum, considérant que le référendum ne pourrait aboutir qu’avec la participation de la majorité. Justement, la loi électorale actuelle ne fixe pas cette majorité.

En effet, cette ambiguïté est voulue dans la mesure où le président tente de détruire toutes les institutions qui font obstacle à son projet. Un projet qui lui est cher et qu’il tente de concrétiser contre vents et marées.

L’invité de l’émission Hdith Esse3a a ajouté que l’histoire va “maudire” le bâtonnier des avocats, Ibrahim Bouderbela, et le professeur de droit constitutionnel , Sadok Belaid, qui ont joué un rôle formel et apparent, facilitant la tâche du président Saied en lui permettant de passer son projet et de l’appliquer.

“Chaque régime a ses serviteurs, et Bouderbela et Belaid sont les serviteurs du régime tyrannique de Saied”, accuse-t-il.

Hamma Hammami a enfin souligné que le président Saied veut anéantir toutes les forces vivantes de la société, rappelant qu’il assumera sa responsabilité en appelant les tunisiens à boycotter le référendum.

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Écrit par: Islam Sassi



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