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Hatem Mliki :Les organisations nationales sont aujourd’hui les mieux placées pour imposer les règles du jeu politique

today28/01/2022 7

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Le député indépendant au Parlement gelé, Hatem Mliki, est revenu sur la plénière tenue à distance hier, 27 janvier 2022,  à l’occasion de la célébration du huitième anniversaire de la Constitution de 2014, expliquant que cette plénière repose sur une lacune juridique. En effet, le président de la République, Kais Saied, a décidé le gel des prérogatives du Parlement et non pas la suspension de ses activités.   

Au micro de Walid Ben Rhouma, l’ancien député Hatem Mliki s’est interrogé sur la position du président Saied, qui  n’a pas encore décidé la dissolution du Parlement. D’ailleurs, à quoi sert un Parlement gelé ? De même, cette réunion est passée inaperçue par le président Saied, semble-t-il, puisqu’il n’a pas commenté cette plénière. Ce qui est de nature à autoriser la tenue de pareille réunion virtuelle, sans qu’elle n’aboutisse à l’approbation de lois ou de textes juridiques.

Mliki a considéré que l’hésitation du président Saied profite au Mouvement Ennahdha qui se positionne comme un parti politique qui défend la démocratie et bénéficie d’un appui étranger.

La troisième voie doit aboutir à la dissolution définitive du Parlement

L’invité du programme Hdith Esse3a du 28 janvier 2022 a mis en garde contre les répercussions de cette double légitimité : D’une part, le président ne reconnaît plus la légitimité du Parlement. D’autre part, le Parlement s’oppose à Kais Saied considérant qu’il avait perpétré un coup d’Etat. 

Cette animosité entre les deux donne l’impression qu’il existe une double légitimité et qu’il s’agit bel et bien d’un putsch présidentiel. Les pays étrangers pourraient ainsi nous infliger des sanctions puisqu’il serait question d’un régime putschiste.

“Les troisièmes voies sont toujours les meilleures alternatives pour surmonter la crise et le conflit entre Saied et Ghannouchi », a-t-il assuré.

Selon lui, les tunisiens ne veulent plus revenir au système d’avant-25 juillet. Toutefois, le citoyen n’a remarqué aucune différence au niveau des services qui lui sont rendus et de son niveau de vie.

L’invité du programme Hdith Esse3a a poursuivi que la troisième voie signifie la dissolution définitive du Parlement, la fixation de la date des élections législatives  et la formation d’un gouvernement de compétences, car on ne peut pas aller plus loin avec un gouvernement dépourvu de prérogatives et dont les membres ne communiquent pas avec le peuple.

Et d’ajouter qu’il faut trouver des solutions au problème de l’investissement, le rapport de l’Etat avec les hommes d’affaires, ainsi que la question de l’endettement extérieur.

L’annulation du décret n°117?

L’invité de l’émission Hdith Esse3a a recommandé l’annulation du décret n°117 et de former un gouvernement pour une durée limitée et doté de toutes les prérogatives nécessaires pour l’exercice de ses fonctions.

Si le président Saied a choisi d’accaparer tous les pouvoirs, il n’aura qu’à œuvrer pour la résolution des problèmes des tunisiens et l’examen des grands dossiers afin de mener le pays à bon port. Il devra également tenir au courant l’opinion publique tunisienne sur l’avancement de ces dossiers.

Il a considéré que le soutien populaire du président Saied aussi bien en Tunisie qu’à l’étranger aurait pu inciter le président Saied à faire de grands pas dans les dossiers qui touchent les conditions de vie du citoyen. Or, aucun résultat tangible n’a été constaté.

Au sujet de la consultation nationale électronique, Hatem Mliki a affirmé que le problème majeur consiste dans la synthèse et la concrétisation de ses résultats. 

“ Pour quel régime présidentiel doit-on opter ? 

Autant d’autres questions demeurent sans réponse..”, a-t-il souligné.

Mliki a abordé le rôle joué par les organisations nationales. Il est opportun de former une commission d’experts et de réviser la loi électorale, car les partis n’ont plus de poids ni de rôle à jouer.

Et de poursuivre qu’aucun partie n’a le droit d’imposer des conditions qui exclut certains partis du dialogue national,appelant à créer une deuxième commission qui rassemble les organisations nationales comme l’UTICA, l’UGTT, le gouverneur de la BCT, et le ministre des finances pour préparer un  programme de réformes soutenable qui sera ensuite présenté au FMI.

 

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Écrit par: Islam Sassi



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