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Ayadi : L’incitation au départ volontaire des fonctionnaires pourrait priver l’administration de ses compétences

today28/12/2021 76

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L’ancien ministre de la fonction publique, de la gouvernance, et de la lutte contre la corruption, Kamel Ayadi, a dit aujourd’hui, le 28 décembre 2021, que le gouvernement doit présenter un programme de réforme qualitative de la fonction publique et non pas quantitative.

Il a considéré, lors de sa présence dans l’émission Eco-Mag, que l’approche suivie par le ministère des finances concernant la question du départ volontaire de la fonction publique, est purement financière et quantitative, appelant à repenser l’avenir des ressources humaines dans l’administration tunisienne et à ne pas se contenter d’une simple approche financière.

La réduction de la masse des salaires dans la fonction publique ne doit pas altérer la rentabilité et la qualité des services.

L’invité du plateau de l’émission Eco-Mag, a souligné que le gouvernement doit relever ce défi, d’autant plus que le sujet de la réduction de la masse salariale dans la fonction publique a été proposé par le FMI, qui appelle depuis 2015 à la levée des subventions, la restructuration des entreprises publiques et la réduction de la masse salariale.

Selon lui, il est possible d’évaluer la masse des salaires d’une manière abstraite. Or, cela ne peut pas se faire indépendamment de la question de la rentabilité. Cette mesure doit ainsi aller de pair avec l’amélioration de la rentabilité.

L’incitation au départ volontaire peut vider la fonction publique de ses compétences

D’après Kamel Ayadi, il est important que le départ des fonctionnaires publics ne soit pas justifié par des motifs d’ordre financiers. Une approche qualitative doit, à cet effet, être adoptée pour ne pas vider la fonction publique de ses compétences.

“Avait-on un jour  pensé à l’avenir des ressources humaines dans la fonction publique ?”, s’est-il interrogé.

En effet, cette mesure n’est pas l’apanage exclusif du ministère des finances qui se préoccupe seulement de la masse des salaires. Il faut impliquer dans l’application de cette mesure les autres parties qui se soucient de la préservation des ressources humaines.

Des fonctionnaires recrutés dans la fonction publique, qui ne travaillent pas!

Ayadi a regretté que l’Etat ait recruté des agents et des fonctionnaires sans qu’ils n’aient à travailler. S’ils décident de quitter volontairement leurs fonctions, ils vont réclamer une indemnité équivalente à 48 mois de service.

D’ailleurs, on pourrait redonner une bouffée d’oxygène au secteur public avec le départ d’un grand nombre d’agents et de fonctionnaires qui ne font qu’à alourdir les charges de l’Etat sans qu’ils offrent en contrepartie des services opportuns à l’Etat.

“Nous nous empruntons de l’argent pour verser les salaires des agents et fonctionnaires, dont une partie ne travaille pas”, a-t-il déploré, avant d’ajouter que la loi de finances va malheureusement raccourcir la durée de fonction des agents et fonctionnaires dont l’administration a besoin..

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Écrit par: Islam Sassi



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