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Ltifi : La nouvelle Constitution instaure un règne individuel et le nationalisme arabe est un danger pour l’UGTT et la société civile

today05/08/2022

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L’activiste politique, Adel Ltifi, a déclaré, ce vendredi 5 août 2022, que la situation actuelle nous rappelle le règne individuel du président Ben Ali après le 7 novembre 1987. Au fond, la nouvelle Constitution nous rappelle l’ère précédant l’apparition de l’Etat qui entrave la transition démocratique et affaiblit l’Etat.

Lors de sa présence dans l’émission Expresso, Adel Ltifi a souligné que la culture du président Saied est une culture pré-étatique, considérant que “Saied est l’incarnation des cultures qui précédent l’État, des cultures orales et locales cristalisées par la construction démocratique par la base, en y intégrant la culture de l’Islam politique puisque l’Islam est désormais en vertu de la nouvelel Constitution l’un des fondements des lois selon l’article 6 de la Constitution”.

En l’absence de toutes institutions constitutionnelles à l’exception de l’ISIE, la nouvelle Constitution instaure un régime individuel et impose l’application des objectifs de la Charia qui ne sont rien d’autres que les préceptes de l’Islam.

L’invité de l’émission a rappelé que 75% du corps électoral n’ont pas participé au référendum de Saied qui n’aurait pas dû imposer l’application de ce nouveau texte avec de pareils résultats.

Et d’ajouter : “ Le pourcentage de ceux qui ont voté oui au référendum n’est qu’un chiffre bolchévique”, signalant que le président Saied a brisé le silence électoral.

“Le président Saied commet des erreurs et le peuple paie le prix”, se désole-t-il.

Sur un autre plan, il a estimé que les affaires internes de la Tunisie sont devenues extérieures dans la mesure où la Tunisie est liée par de nombreuses conventions internationales avec l’Union européenne et les Etats-Unis, des conventions qui préconisent le respect des droits de l’Homme et des libertés.

Selon lui, les partis politiques et la société civile représentent l’un des acquis majeurs de la Révolution. Malheureusement, le président Saied tente de les éliminer, considérant que le nationalisme arabe est un véritable danger pour l’UGTT et les organisations de la société civile.

Et de poursuivre que le Parti Ennahdha tirera profit du changement du régime électoral et de la restriction des circonscriptions électorales, considérant que le prochain Parlement sera formel après l’accaparement des pouvoirs par le président de la République.

Commentant la non publication du rapport de l’audit des dons et des crédits obtenus par la Tunisie au cours des dix dernières années, l’invité de l’émission Expresso a souligné que le président Saied ne croit pas à la transparence et que cela s’inscrit bel et bien dans le cadre de son approche populiste, appelant les partis politiques et les organisations de la société civile à faire face au projet du président Saied.

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Écrit par: Islam Sassi



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