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Mabkhout : La protection des bonnes moeurs n’est pas l’apanage des syndicats policiers..

today10/08/2022 20

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Le professeur universitaire et écrivain, Chokri Mabkhout, a affirmé, ce mercredi 10 août 2022, que les syndicats policiers ne sont pas les garants des bonnes mœurs et que le ministère de l’intérieur aurait dû sanctionner les agents policiers qui ont quitté le spectacle du comédien, Lotfi Abdelli.

Lors de sa présence dans l’émission Expresso, Mabkhout a souligné qu’il ne s’agit pas d’une première et que l’absence de réaction de la part des artistes a encouragé les agents de police à perpétrer de pareils actes, considérant que cela n’a rien à voir avec l’atteinte à la liberté d’expression ou encore de l’Etat policier.

Cette question se rapporte, selon ses dires, à la capacité de l’Etat de maitriser ses agents, rappelant que tous les partis qui ont gouverné le pays au cours des dix dernières années étaient dépourvus de programme culturel et se sont contentés de gérer les affaires culturelles courantes.

Le penseur Lotfi Mabkhout est passé en revue les différents épisodes culturels qu’avait connus la Tunisie depuis les années 80, passant par la marginalisation du secteur culturel à l’ère du président déchu Ben Ali, arrivant au tentative de « frérisation » et d’islamisation de la culture avec l’arrivée de l’islam politique au pouvoir.

Toutefois, les islamistes n’ont pas pu concrétiser leur projet. Et pour cause, la majorité des intellectuels sont des gauchistes.

Mabkhout a mis l’accent sur la cristallisation du rôle du ministère des affaires culturelles qui ne s’intéresse plus à la promotion de la culture en Tunisie, appelant à changer les modalités de subvention des projets culturels et de leur financement par le ministère.

“Le ministère des affaires culturelles est victime de la bureaucratie. Malheureusement, l’après 25 juillet est sans incidence sur l’art et la créativité”, se désole l’invité de l’émission L’Express.

Et d’ajouter que le rôle de l’intellectuel est souvent un rôle critique pour faire face aux idées rétrogrades et dogmatiques et son rôle dans les crises est plus important, soulignant que les élites ont échoué à gérer la réalité en Tunisie.

Mabkhout a considéré que la transition démocratique en Tunisie a échoué depuis le règne de feu Béji Caïd Sebsi et le désintérêt des tunisiens pour la politique. 


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Écrit par: Islam Sassi



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