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Moez Hadidane : Moody’s baissera la note souveraine de la Tunisie dans les jours qui viennent…

today21/03/2022 35

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L’analyste financier, Moez Hadidane, s’est exprimé aujourd’hui, le 21 mars 2022, sur la dégradation de la note souveraine de la Tunisie de B- à CCC, indiquant que cela témoigne de l’incapacité de Tunisie de payer ses dettes extérieures en devises à long terme, sauf dans l’hypothèse de l’amélioration du climat économique et la conjoncture économique mondiale.

Lors de son passage dans l’émission Eco-Mag du 21 mars 2022, Hadidane a indiqué que le climat économique ne sert pas les intérêts de la Tunisie à la lumière de la guerre russe-ukrainienne, soulignant que les indicateurs récents publiés par les bulletins de l’Institut national de la statistique se sont améliorés.

“Il est attendu que l’agence de notation Moody’s va dégrader la note souveraine de la Tunisie de Caa1 avec perspective négative à Caa3. Ce qui constitue une catastrophe pour la Tunisie”, a-t-il prévenu.

Et d’ajouter qu’il est peu probable que la Tunisie puisse conclure des conventions bilatérales avec les pays amis ou voisins. Elle ne peut pas sortir sur le marché international.

Il est à rappeler que la ministre des finances a signalé que la Tunisie n’ira pas au club de Paris et que la Tunisie œuvre pour conclure un accord avec le FMI.

L’invité du programme Eco-Mag a considéré que même si la Tunisie parvient à conclure un accord avec le FMI, la dégradation de la note souveraine de la Tunisie par l’agence Fitch Rating sera un obstacle se dressant devant la Tunisie l’empêchant de sortir sur le marché financier international.

Dans le même registre, il a ajouté que le service de la dette qui sera payé par la Tunisie représente 9% de son PIB en 2022 et 7% en 2023.

Le FMI a souligné que le FMI n’accordera pas à la Tunisie plus que la part dédiée à chaque pays. Ainsi, la Tunisie doit solliciter les autres pays pour restructurer ses dettes.

“La Tunisie ira tôt ou tard au Club de Paris et ce n’est pas un scénario assez catastrophique”, assure-t-il.

Hadidane a considéré que la Tunisie est inapte à fournir 20 milliards de dinars pour combler le déficit budgétaire, signalant qu’il est prévu que le taux d’inflation pourrait atteindre 9 et 10% en 2023, ce qui affectera le pouvoir d’achat du citoyen.

L’invité de l’émission Eco-Mag a souligné que la hausse des prix des céréales et du pétrole engendra une augmentation de 90% des prix de la plupart des produits.

Et de poursuivre que la réserve en devises est en baisse et dans le cas de non obtention du prêt auprès du FMI, la réserve en devises ne couvre que 40 à 60 jours d’importation.

“Tout opération achat de devises va engendrer une dépréciation du dinar tunisien et une flambée de l’inflation”, a-t-il dit.

Selon lui, la Banque Centrale n’a pas une grande marge de choix pour amortir cette crise et l’Etat sera incapable de payer les salaires des fonctionnaires si la BCT refuse de financer le budget de l’Etat.

Écrit par: Islam Sassi



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