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Mohamed Abbou : La Constitution n’a jamais entravé la lutte contre la corruption..

today08/10/2021 56

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L’activiste politique et l’ancien ministre, Mohamed Abbou, a appelé aujourd’hui, vendredi 8 octobre 2021, lors de sa présence dans l’émission Expresso, le président de la République, Kais Saied à délimiter dans le temps, les mesures exceptionnelles et l’application du décret n°117, et à ne présenter son projet de révision de la Constitution et du régime électoral qu’au nouveau Parlement élu. Il l’a également appelé à ouvrir les dossiers de corruption ajoutant que l’instauration d’un régime politique reconnaissant au président de très larges pouvoirs est dangereux.

Au micro de Wassim Belarbi, Abbou a rappelé que ce flou caractérisant l’état général du pays portera atteinte au rythme d’investissement, notant que Saied a refait en surface un ancien dilemme politique dans la mesure où “la Constitution n’était point le problème, et la Constitution n’a jamais été un obstacle pour lutter contre la corruption”.

Selon l’invité de l’émission Expresso, c’est à cause d’une certaine conscience collective et de l’absence des institutions de l’Etat que la situation s’est dégradée.

L’ancien ministre et leader du Courant démocrate a souligné que le discours de Saied n’est pas approprié, faisant allusion à son dernier discours s’adressant aux agences de notation et des bailleurs de fonds internationaux les appelant à adopter de nouveaux critères de notation pour établir ces classements. “L’Etat doit honorer ses engagements extérieurs pour pouvoir défendre sa souveraineté nationale”.

Et de considérer qu’il ne faut pas tomber dans le populisme et que l’hostilité et les rapports rivaux avec les autres pays ne se posent plus, sauf à l’égard de l’Etat sioniste.

Abbou a également déclaré que le président de la République, Kais Saied, assume la responsabilité de l’ingérence des pays étrangers, renvoyant aux violations récentes de la liberté d’expression et des droits de l’Homme. Saied doit, en outre, créer un climat d’investissement encourageant, booster le tourisme tunisien et mettre en place un plan d’action pour sauver l’économie nationale.

L’invité de l’émission Expresso a démenti, par ailleurs, tout rapport avec le chef de l’Etat et qu’il ne fait pas partie de son cercle politique, ajoutant que le Mouvement Ennahdha n’est pas le seul danger menaçant le pays. En effet, Ennahdha pourrait éventuellement céder sa place à un autre parti plus “cruel”, faisant allusion dans ce contexte à Nidaâ Tounes.

“Les mesures exceptionnelles sont inéluctables”, a-t-il assuré.

Il reste que le focus sur la révision constitutionnelle et la marginalisation du dossier économique est inquiétant.

Et de poursuivre que la légitimité populaire de Kais Saied lui permettra de s’attaquer aux dossiers sensibles et brûlants, exprimant son étonnement quant au retard dans cette démarche de réformes, tant souhaitée et attendue par le peuple tunisien après le 25 juillet

Écrit par: Islam Sassi



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