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Walid Ben Salah : Le citoyen contribuable, qui assume la charge fiscale, est en droit de bénéficier d’excellents services publics.

today01/11/2021 7

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Le président de l’Ordre des experts comptables de Tunisie (OECT), Walid Ben Salah, a affirmé aujourd’hui, lundi 1er novembre 2021, lors de sa présence dans l’émission Expresso, que l’élaboration d’une loi de finances complémentaire est indispensable, puisque la loi de finances 2021 a prévu plusieurs hypothèses, qui n’ont pas été réalisées au cours de cette année.  De ce fait, le passage par cette loi est inéluctable pour introduire certaines modifications en rapport avec la révision des prix de change et du prix du baril du pétrole, pour que le budget de l’Etat corresponde à ce qui a été réalisé en 2021.

Au micro de Wassim Belarbi, l’invité du programme Expresso a démenti la véracité du document publié sur les réseaux sociaux, le soi-disant projet de loi de finances 2022, estimant qu’il ne s’agit pas d’un document officiel.

Ben Salah a souligné que le taux de croissance n’a pas évolué durant ces dix dernières années et s’est établi à 1.7%, notant que la grande crise économique que traverse le pays a engendré une hausse du niveau du chômage et une baisse de 7%  du taux des investissements extérieurs par rapport à l’année 2020 et 27% par rapport à 2019. Une baisse qui a directement impacté les finances publiques, déjà vulnérables en raison de plusieurs autres facteurs.

Le président de l’Ordre des experts comptables est revenu lors de son interventions, sur la dégradation de la notation souveraine de la Tunisie par toutes les agences de la notation, ainsi que les difficultés induites par ces déclassements en série, et ce, notamment pour l’obtention des financements étrangers, mettant l’accent sur la situation des entreprises publiques, en difficulté, et qui requièrent un financement par le budget de l’Etat.

“La situation des finances publiques est lamentable et compliquée. Il faut changer de méthodes et prendre en considération la “variable politique”, pour répondre aux enjeux de l’après-25 juillet”, a-t-il dit.

Au sujet des procédures fiscales, Walid Ben Salah a estimé qu’elles sont assez abondants, outre le fait qu’elles sont compliquées, sachant que 844 mesures fiscales ont été retenues depuis 2011 dont 175 relatives à l’incitation à l’investissement et l’accompagnement des entreprises, s’interrogeant à cet effet sur leur efficacité.

Réellement, ces mesures n’ont pas été efficaces. La preuve, la régression du taux d’investissement. Il est donc nécessaire de revoir la loi d’investissement et de combler ses lacunes pour identifier les causes de cette régression.

Actuellement, il faut penser à une réforme fiscale substantielle, de fond en comble, d’après ses dires, ajoutant que le moment est propice pour lancer ces réformes, évoquant dans le même contexte, la fraude et l’évasion fiscale, étant des facettes de la corruption.

Selon l’invité du programme Expresso, le taux de pression fiscale est trop élevé, et dépasse 32.5%. Son imposition est, de surplus, inéquitable, puisqu’elle incombe principalement aux salariés. En effet, le citoyen qui assume de pareille pression fiscale, est en droit de bénéficier d’excellents services publics. Ce qui n’est pas le cas en Tunisie.

Ben Salah s’est également exprimé sur le problème du manque de transparence concernant l’affectation de l’argent payé par les contribuables et reçu par la Tunisie à travers les financements extérieurs et les dons.  Ce qui a poussé le président de la République, Kais Saied, a exigé un audit global des dons et des prêts obtenus par la Tunisie.

Et de poursuivre qu’il faut penser à simplifier les procédures fiscales, sauver les entreprises, et relancer l’économie en optant pour une nouvelle vision réformiste de la fiscalité nationale.

Écrit par: Islam Sassi



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