Taux de précipitations historiquement bas depuis 70 ans !!

Aala Marzouki, directeur exécutif de l’Observatoire tunisien de l’eau, a confirmé aujourd’hui, jeudi 3 novembre 2022, que le taux de précipitations durant les mois de septembre et octobre 2022 est très faible à un niveau exceptionnel, la Tunisie n’ayant pas enregistré ces niveaux depuis 1952.

La situation est grave

Aala Marzouki a ajouté sur les ondes d’Express FM lors de son intervention dans « Echara3 ettounsi », que le taux des précipitations enregistrées ne représente qu’un tiers du taux normal, et a souligné que ces indicateurs sont très graves affectant directement les principales cultures et les besoins en eau des agriculteurs, ainsi que la qualité de l’eau que distribue La Société Nationale d’Exploitation et de Distribution des Eaux (SONEDE). Les changements climatiques mondiaux et les phénomènes naturels extrêmes affectent la qualité de l’eau et les quantités disponibles.

La part moyenne annuelle par citoyen à peine supérieur au tiers de la moyenne mondiale

Il a déclaré que la part moyenne mondiale d’eau par habitant est de l’ordre de 1000 mètres cubes, mais que la part tunisienne d’eau annuelle ne dépasse pas 350 mètres cubes et qu’elle peut atteindre 450 mètres cubes les années pluvieuses comme 2018.

Il a souligné que la part d’eau par habitant n’est pas seulement liée à ce que chaque citoyen tunisien consomme annuellement en eau, mais elle est liée à toutes les activités dans divers secteurs et est également liée au gaspillage de l’eau.

Il a ajouté que 50 litres d’eau traitée suffisent à un individu pour vivre dignement en Tunisie, mais ces quantités ne sont pas disponibles et il serait plus utile que la Société Nationale d’Exploitation et de Distribution de l’Eau fournisse des chiffres et des mesures précis afin afin de mieux éclairer les Tunisiens.

L’agriculture accapare la plus grosse part des ressources en eau

Selon notre invité, le secteur agricole représente environ 79% des ressources en eau en Tunisie, tandis que les quantités destinées à la consommation des ménages sont estimées à 18%, le reste étant destiné au domaine industriel et touristique.

Malgré des retours sur investissement dans le secteur de l’eau très importants, la Tunisie a pris une tendance inverse et a réduit le volume des investissements dans ce secteur, soulignant la disponibilité des compétences nécessaires en Tunisie et les études nécessaires pour pomper l’eau dans toutes les régions de la République.

Il a indiqué pour finir que de 2015 à 2019, il y a eu une augmentation de 8 000 puits « sauvages » et non contrôlés, pour un total de 19 000 puits, qui drainent les ressources en eau.