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ولكم سديد النظر

today09/08/2022 13

Arrière-plan
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Il y a deux ans j’écrivais ceci !

Décryptage matinal dominical (bonjourine) : KS a fait sa thèse, l’œuvre d’une vie, sur une nouvelle constitution qui élimine de la vie politique la notion de partis, véritables officines qui ne cherchent que l’intérêt de qui les financent et non du peuple, de leurs fondateurs et non de l’intérêt général, et un mode de scrutin se rapprochant de la démocratie athénienne, avec tirage au sort des citoyens car partant du principe qu’un brave citoyen ne désire jamais commander et donc tous ceux qui veulent faire de la politique pour commander sont des voyous, en gros…

 

Cette thèse ne passait pas du temps de Zaba évidemment et n’est pas passé chez Yadh Ben Achour lors de l’élaboration du mode du scrutin de 2011 qui est resté à ce jour le même et la constitution de 2014 a fini par sacraliser le rôle des partis dans la vie politique en Tunisie, au grand dam de KS, l’érudit du droit constitutionnel (voir vidéo de sa conférence sur l’histoire et le dessous des constituons iranienne, turque, française, tunisienne… faite devant un parterre de juriste).

 

Aujourd’hui il est président élu par une très forte majorité. Il n’a pas cherché le conflit frontal après son élection, il a mis de côté son projet sans l’oublier. Il lui fallait un ennemi pour démonter le système en place, c’est le parlement. Car pour faire passer son projet il lui faut faire un référendum. Pour ça il est sûr que le peuple suit car le parlement et les élus actuels sont honnis par une forte majorité. Il se doit donc de continuer son discours conspirationniste (des partis qui aident les jeunes au voyage clandestin à Sfax, des organisations qui favorisent le départ de feu à Amdoun…) pour enfoncer les partis et les élus actuels.

 

Il a donc choisi la stratégie lente et non frontale du changement de la gouvernance du pays. Il est d’autant sûr de son fait qu’il représente à lui seul, lui qui est issu d’aucun parti, la réussite d’un tel concept de gouvernance, assez rare dans le monde à vrai dire.

 

Tout ceci en négligeant, consciemment ou pas, l’effet de la crise économique sur l’état émotionnel des gens et le risque de troubles sociaux qui peuvent déjouer ses desseins. C’est une course contre la montre. Il a engagé le bras de fer avec les partis, les pro islam politique, les anti corruption et les pro ancien régime (la social démocratie et les socioliberaux étant des entités politiques populairement faibles), l’ARP et ce qu’elle représente comme l’antipode de son projet… Il a pris le pouvoir total en nommant le chef de gouvernement lui-même et non proposé par les partis. Il finira par choisir un gouvernement dont les membres sont non partisans aussi. Son projet est donc sur les rails.

 

Est-ce souhaitable ? Est-ce profitable pour le pays et ses citoyens ? Est-ce possible ? Est-ce aventureux ou réfléchi ? Faut-il soutenir KS ? Oui certainement mais le rationnel doit l’emporter, sans esprit de vengeance, ni rancune, ni ressentiment car personne n’y gagnera ni KS ni ses détracteurs. On doit l’aider à être rationnel et prendre conscience davantage de la complexité du monde qui nous entoure. L’intérêt de la Tunisie et des Tunisiens étant le seul mobile pour n’importe quel dessein, innovant ou classique de la gestion publique.

 

En voilà des questions auxquelles on ne peut répondre que dans quelques mois. D’ici là, la crise socio-économique risque de tout remettre en cause tellement elle est et sera profonde.

 

Walakom sadid anandhar.

Écrit par: Zaineb Basti



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