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ولكم سديد النظر

today26/08/2022 3

Arrière-plan
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Chiffre du soir : Le déficit semestriel de la balance commerciale énergétique à plus que doublé, et est passé de 2,01 Mds TND à la fin du mois de juin 2021 à 4,12 Mds TND à la fin du mois de juin 2022, soit une augmentation de 105%.

Cette dégradation est la conséquence d’un accroissement des importations (+86% à 6,63 Mds TND) insuffisamment compensé par la hausse des exportations (+62% à 2,51 Mds TND).

Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces évolutions : la dégradation du taux de change (dépréciation de 9 % du TND par rapport à l’USD entre fin juin 2021 et fin juin 2022), la hausse du cours du baril de Brent (+66% sur la période) et l’accroissement du prix du gaz algérien (+89% sur la période).

Dans le même temps, le taux d’indépendance énergétique a été ramené de 57% à 51%, principalement sous l’effet d’une réduction de la production nationale d’hydrocarbures.

En effet, la production nationale de pétrole brut a atteint 850 000 tonnes à la fin du mois de juin 2022, en baisse de 12% par rapport à la même période de l’année précédente. La production quotidienne moyenne de barils de pétrole a ainsi été ramenée de 40 900 à 36 400 dans le même temps.

L’apport des champs pétroliers « Halk el Manzel » et « Sidi Marzoug » qui sont entrés en production en 2021 reste insuffisant pour compenser la baisse de la production enregistrée dans plusieurs champs, dont « Baraka » (-65%), « Nawara » (-26%) et « Hasdrubal » (-14%). D’autres champs, plus petits, ont enregistré en revanche une amélioration de leur production, à savoir « Gherib » (+172%) et « Franig » (+5%).

Par ailleurs, la production nationale de gaz naturel s’est élevée à 1 474 ktep (tonne d’équivalent pétrole) au cours des six premiers mois de l’année 2022, en baisse de 3% par rapport aux six premiers mois de l’année 2021.

A noter que la concession d’hydrocarbures « Miskar », qui concentre à elle seule 25% de la production nationale de gaz, a été accordée à l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (ETAP) suite à la fin du contrat d’exploitation obtenu par la société Shell au cours des trente dernières années. Si les ingénieurs tunisiens sont certainement capables techniquement de prendre le relais il n’en demeure pas moins qu’on peut raisonnablement s’inquiéter sur les moyens financiers dont dispose l’ETAP afin d’assurer et la maintenance des équipements et la sécurité du site.

Le retard pris par la Tunisie en matière d’énergie renouvelable s’élève au rang du crime vis-à-vis de l’économie nationale et de la souveraineté du pays avant même de parler des générations futures et de la réduction de l’empreinte carbone… Ne dit-on pas gouverner c’est prévoir ?… On y viendra.

Walakom sadid annadhar.

Écrit par: Zaineb Basti



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