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L’analyste financier Bassam Ennaifar a déclaré aujourd’hui, 15 juillet 2023, que les
Nations Unies mettent en garde contre une catastrophe due à la crise des dette
des pays en développement, notant que plus de la moitié de l’humanité vit dans
des pays qui sont obligés de dépenser plus pour le service de leur dette que pour
la santé et l’éducation.
52 pays dans l’endettement
En effet, 52 pays dans le monde vivent dans cette situation, ce qui représente une
crise majeure pour les Nations Unies, car ces pays comptent sur l’emprunt à
nouveau afin de rembourser leurs dettes, sachant que ces dettes ne financen pas
l’investissement et le développement.
Il a également souligné que le nombre de pays vivant dans cette situation était de
l’ordre de 22 au cours de l’année 2002, mais ce nombre a considérablement
augmenté en raison de l’épidémie du Covid19 d’une part et de la guerre russo-
ukrainienne en cours d’autre part, engendrant la pénurie de nombreux matériaux
et produits de base.
Ennaifar a également précisé que la dette mondiale s’élevait à 92 000 milliards de
dollars, contre 17 000 milliards de dollars en 2002.
« En outre, 59 pays ont un niveau d’endettement élevé, dépassant leur produit
intérieur brut de 60%, ce qui reflète l’échec du système mondial existant selon les
Nations Unies », a-t-il ajouté.
Il a déclaré que de nombreux pays d’Afrique vivent dans des situations difficiles et
que le coût de la dette est très élevé.
S’agissant de la Tunisie, Ennaifar a fait savoir que les dépenses pour le service
des dettes publiques dépassent les dépenses pour la santé et l’éducation de 120
%.
En ce qui concerne les dettes extérieures, leur taux ne dépasse pas les 50 % des
dépenses pour la santé et l’éducation.
Solutions proposées
Il a, par ailleurs, expliqué que les Nations Unies avaient proposé un ensemble de
solutions qui consiste en la nécessité de fournir des prêts aux pays qui ont un
besoin urgent de fonds étrangers en devises, tout en évitant les longues
négociations.
« Ces dettes doivent aussi être rééchelonnées pour alléger la charge sur les
budgets et réduire ainsi l’endettement », a-t-il avancé.
« Cependant, il est indispensable de réformer les institutions donatrices
internationales afin d’augmenter leur capacité de financement qui va
principalement servir le développement durable », a-t-il ajouté.
L’analyste financier a déclaré qu’au cas où la Tunisie ne parviendrait pas à un
accord avec le Fonds monétaire international, cela ne l’empêcherait pas de régler
ses dettes extérieures, soulignant que la balance des paiements se trouve dans
une position d’équilibre.
Il a également ajouté que l’absence d’accord avec le Fonds affectera, en
revanche, l’économie tunisienne, car il est possible que les agences
internationales de numérotation réduisent à nouveau la notation de la Tunisie, ce
qui envoie un message négatif aux investisseurs étrangers et aux marchés
mondiaux.
Ennaifer a souligné que la Tunisie est tenue de fournir des ressources extérieures
à partir d’autres structures de financement en cas de non-obtention d’un accord
avec le FMI.
« L’année 2024 sera plus difficile en termes de financements étrangers », a-t-il
conclu.
Written by: Yosra Gaaloul