Des canicules à répétition : causes et solutions

Le professeur en climatologie à l’Université de Tunis, Zouhair Helaoui, a déclaré
aujourd’hui, mercredi 19 juillet 2023, que la Tunisie fait face à une vague de chaleur
qui a commencé il y a environ un mois, et qui devrait se poursuivre.
Lors de son intervention à l’émission Expresso, Helaoui a fait savoir que les
températures enregistrées ont augmenté de 10 degrés par rapport à la moyenne.
Vagues de canicules
Le professeur a confirmé que la Tunisie connait des vagues de canicules
extrêmes depuis la fin du siècle dernier, soulignant que les chiffres indiquent que le
climat est normal en été.
« Le climat méditerranéen est sous l’influence des masses d’air venant du désert
chaud et sec, et c’est là que la haute pression dans l’océan Atlantique repousse les
masses d’air froid ou modéré et les empêche d’atteindre le bassin méditerranéen
pour changer sa direction vers le nord de l’Europe ou le nord de l’Asie », a-t-il
expliqué.
Il a, en effet, expliqué que l’humidité complique encore plus la situation car elle a un
impact significatif sur les températures.
« La situation est normale en été lorsque l’air est sec et chaud, mais les études
indiquent une augmentation de la fréquence des vagues de chaleur extrême depuis
l’année 1970 avec augmentation de leur intensité et de leur étendue dans le temps »,
a-t-il ajouté.

Changements climatiques
Helaoui a attribué cela aux changements climatiques provoqués par l’augmentation
des gaz à effet de serre.
« La hausse de la température de l’air entraîne une hausse de la température de
l’eau, ce qui a des répercussions sur les organismes vivants dans la mer ainsi que sur
les courants océaniques”.
Concernant les causes des incendies dans les forêts, le professeur a souligné qu’il y a
des pays qui ne sont pas prêts à s’adapter aux nouvelles caractéristiques climatiques,
ce qui les rend vulnérables faute de moyens en comparaison avec les pays
développés.

« Logiquement et si on veut appliquer une justice climatique, les pays qui sont
derrière ces phénomènes devraient aider les pays les plus touchés », a-t-il indiqué.
En effet, l’accord de Paris sur le climat en 2015 stipulait que les pays développés
devaient prendre l’initiative d’apporter une aide financière aux pays moins bien
dotés et plus vulnérables, selon ses dires.
 » Il existe de grands conflits au sujet de ceux qui financent des projets pour lutter
contre le phénomène du changement climatique, car même l’existence humaine en
est affectée », a-t-il conclu.