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Annika Savill, directrice exécutive du Fonds des Nations Unis pour le Développement (FNUD), était l’invité d’Expresso ce mercredi 19 juin, pour parler du rôle de son organisation en Tunisie.
Savill explique que le FNUD est « la seule organisation onusienne avec le but primaire d’appuyer la démocratie à travers la société civile, c’est pour cela que nous sommes en Tunisie, parce que la société civile est très active, très douée, c’est le pays où le fonds que je dirige investit le plus ».
Le projet d’accompagnement du FNUD est une « formation pour l’organisation de la société civile que nous appuyons », il aide à « former un projet pour un maximum de résultat, à bâtir une relation de confiance avec le bailleur de fonds ».
Le FNUD a un budget global annuel de 100 millions de dollars, en Tunisie chaque projet dure 2 ans et a un budget de 200 000 dollars. Savill souligne que « la Tunisie est le seul pays où il y a deux nouveaux projets chaque année » parce que « la Tunisie est une priorité absolue, c’est un exemple pour toute la région mais c’est aussi quelque chose qu’il faut protéger de très très près, surtout les progrès qui ont été fait au niveau de la femme, de la société civile, des libertés et des droits ».
Elle ajoute « vous avez une identité très forte, vous pouvez devenir quelque chose d’encore plus unique en étant un pays ou les libertés de l’individu existent vraiment ».
Concernant la société civile, elle indique qu’elle « a poussé de manière explosive depuis la révolution, cela a créé un écosystème qui n’a jamais existé », continuant, « l’état essaye de s’adapter à ça, des lois se développent, mais ce qui est important c’est de laisser la société civile travailler de manière constructive » pour qu’elle ait « la capacité de s’organiser sans une bureaucratie trop compliquée à satisfaire, notamment pour s’enregistrer et rapporter ses activités, surtout pour les ONG novices ».
Concluant sur le rôle de l’état, il « doit avoir des systèmes de bases mais il faut faire attention à ne pas asphyxier la société civile avec des mesures qu’il est compliqué pour elle d’accepter ».
Interrogée sur la jeunesse, elle estime qu’ « en partant de Tunis vers le Nord Ouest, des jeunes sont frustrés et se sentent exclus; il faut être très attentif à la capacité des jeunes politiquement et économiquement dans la participation à la démocratie, faire partie de l’économie et la démocratie vont de pair ».
Le FNUD soutient ainsi un projet pionnier dans cette région, le fonds Entrepreneurship for Participation and Inclusion Vulnerable Youth in Tunisia, avec l’association Tamkeen for development, pour encourager les jeunes à participer civiquement et politiquement. « Ce projet a formé des jeunes pour qu’ils deviennent des entrepreneurs dans le secteur agricole, et en même temps ils ont participé a leur propre éducation civique et politique en votant pour la 1ère fois », explique Savill. Elle ajoute « deux des participants se sont présentés comme candidats et une des femmes qui s’était présentée a gagné, d’autres ont été observateurs pour les élections ».
Enfin, elle conclut « motiver les jeunes à participer c’est difficile, mais il faut les motiver à faire pour qu’ils gagnent leurs vies de façon digne ».
Written by: Rim Hasnaoui
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