Express Radio Le programme encours
Le président de la chambre nationale des oleifacteurs Mourad Ben Achour, a déclaré, vendredi 1er septembre 2023, que la saison de récolte des olives commence dans 8 semaines environ, ce qui explique l’urgence du dossier de financement de la campagne oléicole 2023-2024, d’autant plus que ce produit procure à l’Etat des revenus en devises s’élevant à environ 3 milliards de dollars.
Lors de son intervention à l’émission Expresso, le président de la chambre nationale des oleifacteurs a affirmé que seulement 10 % environ de l’huile d’olive est consommée sur le marché local, tandis que 90 % de la quantité produite est destinée à l’exportation. « Les prix sont toujours affectés par le marché mondial, et le système de production national ne contrôle pas les prix », a-t-il ajouté.
Il a souligné que le prix d’un litre d’huile d’olive variait entre 3 et 4 dinars, dans les années 2019 et 2020, sachant que ces prix ont été imposés par le marché mondial. En revanche, les prix ont été affectés, au jour d’aujourd’hui, par le phénomène de sécheresse et par le manque de production dans le bassin méditerranéen.
« Les prix seront donc plus élevés que les saisons précédentes, voire même exorbitants… », a-t-il avoué.
Une faible récolte
D’après Ben Achour, la récolte des olives pour la saison 2023-2024 sera au dessous de la moyenne, soulignant que le taux d’intérêt élevé au financement représente un obstacle important à la compétitivité de l’huile d’olive tunisienne par rapport aux produits italiens et espagnols.
Par conséquent, il a exprimé son espoir de parvenir à un accord avec la Banque centrale pour garantir que le secteur bénéficie de financements à des taux raisonnables garantissant la compétitivité du produit tunisien, que ce soit en ce qui concerne le financement accordé à l’agriculteur, au transformateur, à l’exportateur et aux autres parties prenantes dans le secteur.
En effet, le cycle d’exportation prend parfois neuf mois sur le marché mondial, car les concurrents du produit tunisien, à savoir l’Italie et l’Espagne, bénéficient de plus grands privilèges et de financements moins coûteux, ce qui nécessite de trouver des solutions au dossier de financement en Tunisie, selon lui.
Il a, également, déclaré que les besoins de financement du secteur de l’huile d’olive changent d’une année à une autre en fonction de la taille de la récolte, des prix de l’huile et également du rythme de vente.
70 % huile d’olive biologique
Environ 65 à 70 % de l’huile d’olive tunisienne est une huile biologique, donc il est nécessaire que l’État travaille davantage pour promouvoir l’huile d’olive tunisienne et l’introduire sur le marché mondial, afin de préparer un terrain de travail approprié pour le secteur privé, selon ses dires.
Il a, aussi, expliqué que la plupart des quantités d’huile d’olive tunisienne consommées sur le marché local sont en vrac, soulignant que la tendance vers le conditionnement sera l’avenir du secteur dans les années à venir.
Il est à noter qu’une séance de travail de coordination entre le ministère de l’Agriculture et la Banque centrale de Tunisie s’est tenue, mercredi 30 août 2023, réunissant le ministre de l’Agriculture, des Ressources en eau et de la Pêche, Abdel Moneim Belati, en présence du gouverneur de la Banque centrale, Marouane Abassi, concernant le financement de la campagne oléicole 2023/2024.
La séance a été consacrée à l’examen des mécanismes et des capacités disponibles pour soutenir la campagne oléicole en cours en fournissant les fonds nécessaires et en coordonnant davantage les efforts entre les différentes parties et structures concernées pour réussir la campagne. En outre, une équipe de travail spécialisée, comprenant tous les acteurs du système, sera chargée d’identifier les besoins techniques dans le domaine, selon un communiqué du ministère de l’Agriculture.
Written by: Yosra Gaaloul