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Hichem Ben Fadhl, expert en blockchain et nouvelles technologies, parle de la nouvelle cryptomonnaie Libra, au micro d’Expresso lundi 24 juin.
Il explique que Libra se compose de trois choses, elle utilise la technologie de la cryptommonaie, née il y a 10 ans, qui a donné naissance aux bitcoins, et permettant aujourd’hui de transférer des valeurs sur un réseau ouvert comme l’internet.
Avant la technologie de la cryptomonnaie, n’importe quelle chose de digitale et numérique pouvait être dupliquer, après l’apparition de la cryptomonnaie, cela n’a plus été le cas. « Le bitcoin c’est l’or digital, et Libra c’est le dollar digital, l’évolution de la cryptomonnaie pour le grand public », indique Ben Fadhl.
Libra est une initiative de Facebook, mais il ne va pas la gouverner. Le réseau social a créé une association en Suisse, appelée « Libra Association », composée de 100 membres; 28 institutions internationales, en font déjà partie dont Visa, Mastercard, Paypal, Uber, des ONG comme Mercy Corps, ou encore des entreprises européennes.
« Libra Association va gouverner cette blockchain mondiale, chaque transaction financière effectuée au sein de cette association sera vu par tous ses membres. Le but de Facebook est d’obtenir la confiance du public dans cette cryptomonnaie, à savoir son utilisation de manière anonyme ». indique Ben Fadhl.
La mission officielle de Libra selon Facebook est l’inclusion financière , pour les gens qui n’ont pas accès aux banques ou aux postes.
Pour utiliser Libra, Facebook a créé un porte feuille électronique appelé Calibra, pour envoyer de l’argent partout dans le monde, payer, investir, épargner etc..
Ben Fadhl indique que « le cours de change de Libra sera stable et lié a l’euro, au dollar, au yen et au pound, son lancement se fera en janvier 2020; les prévisions seront de 1 libra pour environs 4 dinars ».
Pour lui, une question se pose : « comment mettre et sortir l’argent de ce portefeuille électronique? Il y aura une conversion entre euro et Libra avec les cartes bancaires Visa et Master Card; concernant la Tunisie, les Libras peuvent être échangés contre des dinars de gré a gré. »
Il ajoute « si en Tunisie 1 million à 1 million et demi de personnes, soit 18% d’utilisateurs Facebook, vont utiliser cette cryptomonnaie, Libra va s’imposer comme un outil d’échange, mais est-ce une monnaie ou pas? »
En effet « selon la loi tunisienne de change, la monnaie est définie comme des pièces et des billets donc est ce que Libra sera une devise au niveau des codes de change? Si ce n’est pas une devise alors tout le monde peut l’utiliser, c’est légal, si c’est une devise il faut que la Banque Centrale de Tunisie et le système bancaire expliquent comment gérer l’anti blanchissement, le secteur informel, la fiscalité etc… » précise Ben Fadhl.
Enfin, il souligne qu’ « une question de sécurité se pose, sachant la force d’influence des réseaux sociaux au niveau de l’information, et sur les politiques de nombreux pays, des élections etc.. Si en plus les réseaux s’accaparent le coté monétaire avec de l’argent 100% électronique, cela peut devenir un souci de souveraineté politique ».
Written by: Rim Hasnaoui