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Désinformation: L’approche sécuritaire n’est pas suffisante !

today15/09/2023 16

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L’enseignant et chercheur à l’institut de presse et des sciences de l’information (IPSI) Mohamed Djelassi a déclaré, vendredi 15 septembre, que la décision prise par la justice tunisienne concernant l’ouverture d’une enquête contre huit pages et sites Internet rentre dans tout le contexte de désinformation médiatique en Tunisie.

Lors de son intervention à l’émission Expresso, il a précisé que ce phénomène a commencé en 2011, ajoutant que ces pages ne sont pas anodines et ont même une dimension criminelle puisqu’elles sont impliquées dans des agendas politiques. En effet, ces pages publient des contenus criminels, raison pour laquelle l’État a récemment décidé d’y faire face.

D’après Djelassi, la plupart des admins de ces pages et sites Internet résident à l’étranger, ce qui représente un obstacle pour les fermer ou atteindre leurs propriétaires.

Il a, également, ajouté qu’il existe tout un système intégré de désinformation médiatique et politique, où ces pages représentent une grande partie de la scène médiatique.

Djelassi a souligné que ces pages sont malheureusement devenues une source d’information, ajoutant qu’il n’est pas possible de lutter contre le phénomène en soi, mais plutôt de combattre ses causes profondes, notamment l’effondrement du secteur médiatique en Tunisie.

Ceci a clairement montré que le secteur des médias est en crise et que les journalistes sont incapables de lutter contre les fausses informations, selon ses dires.

« Nous somme dans une guerre civile de l’information, où presque tous les partis politiques se sont livrés à la désinformation médiatique, à l’instar du mouvement Ennahda, qui disposait d’une armée électronique connue sous le nom de mouches bleues, lançant des attaques contre tous les opposants politiques », a-t-il avancé.

Les solutions

S’agissant des solutions, Djelassi a estimé que l’État devrait faire son devoir pour lutter contre ces pratiques, non pas par des décrets ou des règlements, mais plutôt par l’intégration d’une éducation de l’espace numérique et de la gestion des pages internet.

« Quoi que l’espace numérique est considéré comme un espace libre, il reste toutefois restreint, ajoutant que les approches sécuritaires et judiciaires à elles seules ne porteront pas leurs fruits à cet égard », a-t-il ajouté.

Selon lui, un comité national pourrait être formé, comprenant des experts en sociologie, des spécialistes de l’éducation et des spécialistes de l’information, pour formuler une approche nationale globale afin de lutter contre les informations et les pages douteuses.

Written by: Yosra Gaaloul



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