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Lila Pieters, directrice de L’UNICEF en Tunisie, était l’invitée d’Expresso jeudi 26 juin, pour parler d’une enquête menée par l’Institut National de la Statistique (INS), en collaboration avec différents ministères et le soutien de l’UNICEF. L’étude est financée en partie par la coopération européenne, l’Italie et le Royaumme Uni.
Le premier chiffre dont a parlé Lila Pieters concerne la violence domestique, en effet 88,1% des enfants âgés de 1 à 14 ans en sont victimes. Les garçons sont notamment punis plus sévèrement que les filles.
Concernant le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans, 17 enfants sur 1000 décèdent avant sa 5ème année, ce taux stagne depuis les années 2000.
Pour l’allaitement maternel, Pieters a rappellé qu’ « il est très important de donner du lait maternel durant les 6 premiers mois du bébé ». En Tunisie, le taux d’allaitement maternel exclusif est de 13%.
Par rapport à l’obésité, plus de 17% des enfants de moins de 5 ans souffrent d’obésité et plus de 40% sont à risque d’être obèse. Pour Pieters « il faut revoir comment les parents nourrissent leurs enfants pour une alimentation plus saine », elle ajoute que « le fait que le sucre soit subventionné par l’état augmente sa présence dans de très nombreux produits».
Elle souligne que « cela implique plus tard, des problèmes de santé chez les enfants mais aussi chez les adultes, qui représente aussi un coût pour l’état qui doit prendre en charge tous ces citoyens ».
Au niveau scolaire, les compétences en lecture et en mathématiques ont aussi fait l’objet de l’enquête.
66% des enfants de 7 à 14 ans possèdent les compétences de base en lecture, mais il y a une grosse disparité entre le milieu urbain, où le taux passe à 72%, et le milieu rural avec un taux de 50%.
Seulement 28% des 7-14 ans possèdent des compétences de base en calcul avec un taux de 32% dans les villes et 20% dans les campagnes.
49% des enfants achèvent le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, 57% dans les villes contre seulement 30% pour les zones urbaines.
Comme le note Pieters, « les différences entre les régions s’accentuent, plus nous vivons dans les zones urbaines plus nous avons accès au développement, les zones rurales sont par contre délaissées ».
Enfin, « cette enquête veut permettre une utilisation des chiffres pour les politiques publiques, et peut permettre par ailleurs, de rediriger les investissements dans la santé, l’éducation et la lutte contre la violence faite aux enfants » conclut-elle.
Written by: Rim Hasnaoui
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