Express Radio Le programme encours
L’ancien élu et expert en gouvernance et développement régional, Hatem Mliki, a déclaré, jeudi 5 octobre 2023, que le projet de loi de finances pour l’année 2024 sera une loi de finances comptable et sans grande vision d’imposer une nouvelle gouvernance dans le pays soulignant que la marge d’action actuelle du gouvernement et de la présidence tunisienne n’est pas grande, car aucune réalisation n’a été faite au cours de la période écoulée.
Lors de son intervention à l’émission Expresso, il a affirmé que le peuple tunisien ainsi que les petites entreprises sont entrés dans la phase de résilience pour continuer à résister et à vivre.
« La Tunisie est un pays vivant dans un état de résilience sachant que les élections sont la dernière chose à laquelle on peut penser à ce stade », a-t-il avancé.
Concernant la relation entre la Tunisie et l’Algérie, Mliki a indiqué qu’il s’agit d’une relation traditionnelle, compte tenu de la situation géographique des deux pays en tant que pays voisins, en plus des relations populaires historiques, qui confère une dimension stratégique à ces relations.
Mliki a ajouté que les relations tuniso-algériennes dépassaient les systèmes politiques des deux pays maintenant une coopération sécuritaire et militaire. Cependant, il n’y avait eu aucune réponse du côté économique à ces relations pour développer le volume des échanges et des investissements entre les deux pays.
Il a, également, souligné que ces relations entre la Tunisie et l’Algérie pourraient se développer d’une manière qui réponde aux défis des deux pays, de la région nord-africaine et du bassin méditerranéen.
Mliki a, aussi, évoqué la nécessité de dépasser les préjugés et d’instaurer une nouvelle mentalité de partenariat et de libéraliser les domaines des échanges commerciaux et de ne pas les limiter à certaines activités.
En effet, l’Algérie vit de grands changements en ce qui concerne ses relations avec son environnement africain, alors que ce n’est pas le cas en Tunisie en raison des grandes difficultés financières.
Allié de la Tunisie
Mliki a souligné que l’Algérie est un allié de la Tunisie et que les relations pourraient se développer encore plus notamment dans des domaines spécifiques, soulignant la nécessité de réfléchir à développer les relations au niveau de la stabilité régionale, de l’intégration économique, des lois fiscales et douanières et une législation permettant de faciliter la circulation des marchandises avec une ouverture sur l’Afrique Subsaharienne.
Par ailleurs, Mliki a affirmé que la question du changement climatique pourrait être placée en tête des priorités d’investissement entre la Tunisie et l’Algérie, en plus de travailler sur une législation réglementant la circulation des travailleurs entre les deux pays ainsi que sur la loi des changes.
« Tout le monde affirme que l’Algérie va soutenir la Tunisie en ce qui concerne les ressources en devises si elle ne parvient pas à un accord avec le Fonds monétaire international, ainsi que pour les emprunts », a-t-il avancé
Cependant, Mliki a exclu que la question du soutien financier algérien à la Tunisie soit soulevée lors du sommet conjoint entre les deux pays qui s’est tenu récemment.
Hatem Mliki a appelé à la nécessité de rechercher des moyens afin d’activer un partenariat fructueux et bénéfique pour les deux pays, et de ne pas limiter la relation à un soutien financier d’urgence.
Written by: Yosra Gaaloul