Express Radio Le programme encours
Le chercheur en économie politique et membre du Forum Tunsien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES) Walid Besbes, a déclaré, mercredi 11 octobre 2023, qu’il est nécessaire de trouver des alternatives au système financier mondial actuel, qui a laissé des ravages en Tunisie et dans le reste des pays du Sud.
Lors de son intervention à l’émission Expresso, Besbes a affirmé qu’il a été décidé cette année d’organiser un contre-sommet aux réunions annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international qui se tiennent actuellement à Marrakech, au Maroc, dans le but de dévoiler les tendances existantes dans ces institutions financières, et relier les réseaux de synergie et de lutte contre le système financier mondial dans les pays du Sud.
Il a, également, souligné que le contre-sommet se tient avec la participation de plusieurs organisations des pays du sud, dont la Coalition pour la justice financière et climatique en Tunisie.
Besbes a fait savoir que les pays du Sud perdent chaque année 9 % de leur produit intérieur brut au profit des pays du Nord en raison des échanges inégaux, en ce qui concerne la migration du capital humain et des talents, en plus des matières premières exportées et d’autres types d’échanges, ce qui entraîne un endettement élevé pour les pays du Sud.
Solutions ?
Au micro de Wassim Ben Larbi, Besbes a ajouté que le contre-sommet des réunions annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international appelle à la nécessité d’annuler cette dette issue des échanges inégaux et de verser des compensations aux pays du Sud pour tous les dommages qu’ils ont subis à cause des politiques de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.
Il a, par ailleurs, considéré que la Tunisie souffre d’une injustice fiscale et de l’indépendance de la Banque centrale, soulignant que les solutions alternatives proposées sont la restauration de la souveraineté au niveau économique. De plus, il a expliqué que l’emprunt fait partie des ressources de base de l’Etat et que l’emprunt interne pourrait être un catalyseur de l’investissement et de développement.
Il a, aussi, ajouté qu’il est nécessaire d’encourager l’agriculteur tunisien à produire les céréales afin de regagner la souveraineté alimentaire, tout en réfléchissant à des mécanismes efficaces pour faire face au changement climatique causé par les pays du Nord, du fait de leurs émissions, d’où la nécessité d’accorder des compensations pour les pays du Sud.
Concernant les ressources hydrauliques, il a appelé à la nécessité de développer un large programme d’investissement pour entretenir les canaux d’eau en Tunisie et éviter les pertes de ressources en eau dues à la dégradation de la canalisation.
Selon lui, la Société tunisienne de l’électricité et du gaz STEG est freinée à cause de l’absence des ressources financières allouées aux investissements dans le domaine énergétique.
D’après Besbes, l’État souffre de dépendance vis-à-vis des pays étrangers en raison des dettes extérieures et de l’approvisionnement en produits alimentaires et primaires, soulignant la nécessité de développer un programme d’investissement dans le secteur public ainsi que des plans pour atteindre la souveraineté alimentaire et énergétique.
« Il est nécessaire d’établir la justice fiscale afin de mobiliser les ressources nécessaires pour mettre en œuvre les plans et programmes d’investissement établis, restaurer la politique monétaire en éliminant les restrictions des emprunts internes et résoudre les problèmes dont souffrent les entreprises publiques », a-t-il ajouté.
Il a, aussi, indiqué que la Tunisie doit renforcer ses relations avec les pays voisins et les pays d’Afrique subsaharienne, étant donné que ces pays sont confrontés à un destin commun et doivent unifier leurs efforts pour faire face au système financier mondial actuel.
Walid Besbes a appelé à conclure des partenariats bilatéraux avec les pays voisins et les pays sud-africains et à évoluer vers un monde multipolaire plutôt qu’unipolaire.
Written by: Yosra Gaaloul