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Nadhem Chakri, président de l’Association des pharmaciens tunisiens (APT), a déclaré, mardi 12 décembre 2023, que les pharmaciens mettent tout en œuvre pour assurer la disponibilité des médicaments essentiels aux citoyens, malgré les conditions actuelles difficiles.
Lors de son intervention à l’émission Hdith Fel Business, Chakri a indiqué que le pharmacien fait partie des rares professionnels du métier qui sont toujours prêts à servir le citoyen.
Selon lui, la profession du pharmacien est très particulière engageant ainsi son diplôme, car il a une responsabilité personnelle quant à tout ce qui se passe dans son officine.
Le secteur public
Chakri a évoqué la situation difficile des pharmaciens exerçants dans les hôpitaux. D’après lui, ils se trouvent devant des responsabilités le dépassant, ce qui les mettent en péril, tel est le cas de ce qu’on appelle ‘affaire des nourrissons’.
En ce qui concerne les pharmacies externes des hôpitaux, Chakri a jugé que l’Etat doit renoncer à ce système qui cache beaucoup de détournement d’argent. Normalement, le patient qui consulte à l’hôpital aurait le droit de prendre gratuitement ses médicaments de l’officine la plus proche de chez lui au lieu de passer toute la journée dans les files d’attente à l’hôpital.
S’agissant du sujet du recrutement, Chakri a fait savoir que la courbe est décroissante vu l’inflation monétaire.
De lourdes responsabilités et des difficultés financières…
Même si ce n’est pas visible aux citoyens, Chakri a affirmé que le pharmacien fait face à une lourde responsabilité puisqu’il gère plusieurs taches en back-office afin de fournir les médicaments nécessaires surtout en cas de pénurie.
De plus la conjoncture économique difficile a impacté négativement la situation personnelle du pharmacien qui est supposé être aisé. « On a des confrères qui n’arrive plus à subvenir à leurs besoins nécessaires tel que la réparation d’une voiture… », a-t-il ajouté.
« En dépit de tout ça, les prix des médicaments n’ont pas enregistré une augmentation depuis trois ans », a-t-il poursuivi.
Chakri a fait savoir que les pharmaciens d’officines souffrent de multiples difficultés financières. « Certains pharmaciens travaillent seuls dans leurs officines car ils n’arrivent plus à payer les salaires des préparateurs », a-t-il avancé.
Il a, en effet, indiqué que le rythme accru d’implantation d’officine suite à la révision des conditions de la liste d’attente et des conditions de la création d’une officine de détail, a impacté négativement la viabilité de certaines pharmacies privées.
Outre la pénurie et l’augmentation des prix des médicaments qui a affecté la situation des pharmaciens privés, la CNAM a, aussi, contribué à l’aggravation du problème, selon ses dires.
« Il y a des postes de responsabilité qui ont été occupés par des personnes incompétentes… », a-t-il commenté.
Chakri a affirmé que l’approche du pharmacien n’est pas commerciale car sa profession est régie par le code déontologique qui lui offre possibilité de refuser de vendre un médicament s’il lui semble qu’il nuit à la santé du patient.
« Il est vrai que l’argent est important mais notre responsabilité en tant que pharmacien prime avant tout… », a-t-il conclu.
Written by: Yosra Gaaloul