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En marge de la journée spéciale Digiday, Aymen Mtimet; Directeur Deloitte Afrique Advisory, a déclaré, vendredi 15 décembre, que l’impact économique des entreprises digitales se mesure à l’aide de deux paramètres; à savoir l’investissement, qui représente la croissance directe et la productivité qui ne concerne pas forcément les entreprises digitales, mais englobe aussi celles qui utilisent le digital pour améliorer leur productivité, production et innovation.
Citant quelques chiffres, Mtimet a affirmé, lors de son intervention à l’émission Expresso, que les entreprises digitales contribuent à hauteur de 6% au Produit Intérieur Brut (PIB) de la France, dépassant ainsi la part du secteur bancaire et des assurances dans l’économie nationale.
De plus, environ 15 à 16 % du PIB mondial est généré par les entreprises digitales et le commerce électronique représente 20 % du total du commerce dans le monde.
« En 2022, 6 billions de dollars ont été investis dans le domaine du numérique dans le monde », a-t-il ajouté.
D’après lui, les estimations ont relevé que d’ici 2050, l’Intelligence Artificielle (IA) va contribuer à hauteur de 50% du PIB du continent africain.
Selon Mtimet, les entreprises digitales et la digitalisation représentent un catalyseur primordial de l’économie en général et un important volet de développement pour tous les pays surtout pour le continent africain.
Rôle des startups dans la transformation digitale en Tunisie
Les évolutions technologiques nécessite, selon Mtimet, une certaine agilité, un critère qui manque aux entreprises classiques contrairement aux start-ups. Cette qualité offre à ces dernières la capacité de faire des innovations rapides pour produire des modèles économiques innovants, ce qui stimule la concurrence.
« Les start-ups peuvent jouer le rôle d’un laboratoire d’essai des nouvelles technologies pour les entreprises classiques, ce qui catalyse le secteur économique et booste l’économie d’une façon générale », a-t-il avancé.
En revanche, les start-ups ne représentent, selon lui, des concurrents autant qu’elles constituent des facilitateurs permettant aux entreprises classiques d’avancer encore plus dans la transformation digitale.
Défis
Selon Mtimet, l’obtention de financement demeure le plus grand défi auquel font face les entreprises. « Il est difficile de trouver un financement classique auprès des banques car les solutions digitales représentent un actif immatériel sans garantie, qui n’est pas bien traité, aujourd’hui par les banques et même au niveau de la législation », a-t-il expliqué.
« De plus, la rentabilité des start-ups peut être dans la durée, sachant que l’entreprise digitale nécessite toujours des financements car la technologie évolue rapidement », a-t-il poursuivi.
D’après lui, le financement des entreprises offrants des solutions digitales n’est pas encore bien développé.
« C’est un sujet qui demande beaucoup plus d’investissement à la fois de la part du secteur financier et de la part des investisseurs d’une façon générale », a-t-il ajouté.
Législation
Mtimet a indiqué que le cadre légal et reglementaire est en train d’évoluer pour s’adapter au monde de la technologie et des entreprises digitales.
Néamoins, il existe certaines sujets qui sont régis par des lois qui n’ont pas encore évolué représentants ainsi des freins à l’écosystème digital en général.
Parmi ces sujets, Mtimet a cité l’entrée en relation, la signature électronique, la propriété des données, la protection des données personnelles, la fiscalité internationale et l’export.
Formation
Mtimet a soutenu que le principal défi actuel réside dans le domaine humain. En effet, la formation englobe à la fois les aspects techniques et digitaux.
Cependant, le principal obstacle persiste dans l’absence de culture digitale.
En effet, nous avons besoins de « nouveaux modèles RH » qui adoptent des approches innovantes et évolutives dans la gestion des ressources humaines au sein des organisations. Des modèles qui cherchent à s’adapter aux changements rapides du monde du travail, aux avancées technologiques, et à répondre aux attentes changeantes des collaborateurs.
« Dans les métiers émergents du secteur digital, il est possible de travailler de manière délocalisée », a-t-il ajouté.
« De nombreux professionnels travaillent, actuellement, depuis la Tunisie en collaboration avec des entreprises étrangères », a-t-il poursuivi.
Selon lui, Les modèles RH doivent évoluer de nos jours, que ce soit en termes de présence sur site ou en ce qui concerne les modalités de collaboration afin de pouvoir s’adapter aux exigences et aux modes de fonctionnement spécifiques des travailleurs des nouvelles technologies.
Partenariat Public-Privé (PPP)
Selon Mtimet, le partenariat public-privé se présente comme un catalyseur pour le développement de l’intelligence artificielle, favorisant la collaboration entre des start-ups et des entreprises du secteur public sur des questions liées à l’IA.
Dans le même contexte, il a fait savoir que L’instance Générale de Partenariat Public Privé (IGPPP) a lancé un programme intitulé PPE (Partenariat Pour l’Entrepreneur).
Written by: Sarra Ben Omrane