Express Radio Le programme encours
Environ 26% des enfants en Tunisie (826 mille sur les 3,4 millions d’enfants recensés) vivent sous le seuil de pauvreté, Selon une étude menée par l’UNICEF, en collaboration avec le Centre de recherches et d’études sociales (CRES) et le ministère des Affaires sociales.
Pire encore, 5,1% des enfants tunisiens vivent dans une pauvreté extrême.
L’étude a également révélé de grandes disparités régionales dans le taux de pauvreté infantile. En effet, dans les zones rurales, 36% des enfants vivent dans la pauvreté, contre 20% dans les zones urbaines, alors que 50% des enfants de la région du Centre-Ouest vivent dans des familles pauvres, contre 8% dans le Grand Tunis.
L’étude de l’UNICEF a démontré des insuffisances au niveau des programmes de protection sociale.
En effet, 20,5% des enfants de moins de 6 ans ne sont pas couverts par les programmes de protection sociale. Ce taux s’élève à 26,8% pour les enfants âgés de 6 à 17 ans.
Dans ce cadre, l’étude a dénoncé « des irrégularités dans la répartition des ressources qui profitent parfois à des familles aisées non éligibles ».
Selon la même étude, il existe des défis socio-économiques qui freinent les efforts de réduction de la pauvreté en Tunisie. Dans ce cadre, elle a mis en avant l’absence de couverture sociale pour 21% des personnes vivant sous le seuil de pauvreté et 26% des personnes en situation de pauvreté extrême.
Elle a également signalé que le programme « Al Amane Al Ijtimaîi » ne couvre pas toutes les populations pauvres des régions marginalisées.
L’étude a présenté des recommandations afin de lutter contre la pauvreté. Il s’agit du renforcement de la croissance économique, de l’accélération des réformes structurelles de l’économie, ainsi que de l’amélioration des conditions de vie des ménages ruraux dépendant de l’agriculture et de la stabilisation de leurs revenus face aux chocs climatiques et économiques.
Elle a également recommandé d’améliorer l’accès à l’éducation, aux services de santé et aux services sociaux, ainsi que L’élargissement de la couverture des programmes de protection sociale pour inclure tous les enfants et l’augmentation des transferts monétaires en faveur des familles pauvres.
Dans ce cadre, la sociologue Nesrine Ben Belgacem a indiqué, au micro d’Expresso, ce lundi 16 décembre 2024, que la pauvreté est « devenue visible et tangible en Tunisie ».
Faisant le lien entre l’enfance et la criminalité, elle a estimé que la pauvreté « tue l’ambition des enfants et les prive de leurs droits fondamentaux ».
Written by: Meher Kacem