Tunisie : les indicateurs marquants de la situation financière et économique, à fin 2024

L’analyste financier, Bassem Ennaifer, est revenu sur les chiffres et les indicateurs les plus marquants de la situation financière de la Tunisie, à fin 2024.

Il indiqué, au micro d’Expresso, ce mardi 24 décembre 2024, que la baisse du refinancement bancaire (le refinancement de la Banque centrale de Tunisie n’a pas dépassé les 12 milliards de dinars) est synonyme d’une diminution de la liquidité.

Il a expliqué cette baisse par la réduction du recours des banques au refinancement de la BCT, en raison de la diminution des Bons de trésor émis par l’État, notamment les Bons du trésor à court terme.

L’État a su compenser cette baisse à travers l’augmentation de ses emprunts, notamment via l’emprunt national qui a pu mobiliser plus de 5 milliards de dinars en 2024.

Ennaifer a, également, mis en exergue la hausse de l’endettement de l’État sur le marché intérieur, soulignant le recours aux moyens qui ne nécessitent pas de refinancement.

Il a également évoqué la hausse des dépôts par rapport au financement des entreprises par le secteur bancaire, l’expliquant par celle de l’inflation et du bon rendement du secteur bancaire.

Pour lui, même si le refinancement de la Banque centrale de Tunisie (12 milliards de dinars) est inférieur à celui de 2013, il dépasse celui des dernières années (entre 7 et 8 milliards de dinars). « Tant que les taux d’intérêt demeurent élevés, le recours au refinancement continuera de diminuer », a-t-il précisé.

La situation économique stagne

Par ailleurs, Bassem Ennaifer a estimé que les indicateurs présentés par la BCT montrent une situation économique qui stagne ces dernières années.

Il a souligné que le secteur bancaire est focalisé sur le financement de l’État et que la hausse de l’inflation a entraîné une réduction de la demande, engendrant, avec les problèmes de production dans plusieurs secteurs, une baisse de l’investissement et des difficultés de remboursement pour nombre d’entreprises.

Ennaifer a fait savoir que l’économie tunisienne est plutôt stable actuellement, mais n’arrive pas à dégager une croissance significative. « La croissance devrait se situer rester entre 1 et 1,2 %, avec une possible augmentation de 0,3 % à 0,4 % en cas de bonne saison agricole », a-t-il indiqué.