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Affaire de la « chambre noire » : rejet des demandes de libération des accusés

today14/02/2025 1

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La Chambre criminelle près le Tribunal de première instance de l’Ariana a rejeté les demandes de libération d’un nombre d’accusés dans l’affaire dite de la « chambre noire » du ministère de l’Intérieur.

La Chambre criminelle a également décidé de reporter l’examen du dossier au mois de mars.

Des mandats de dépôt ont été émis à l’encontre du président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, ainsi que d’anciens cadres de la direction générale des services spéciaux et de la direction centrale de lutte contre le terrorisme, relevant du ministère de l’Intérieur.

Une affaire qui traîne depuis 2018

L’affaire de la « chambre noire » est un dossier judiciaire lié à l’assassinat des deux martyrs Chokri Belaïd (février 2013) et Mohamed Brahmi (juillet 2013).

En 2018, l’ancien comité de défense des deux martyrs a révélé l’existence d’une « chambre noire » au sein du ministère de l’Intérieur. Selon eux, cette pièce secrète contenait des documents, des enregistrements et des preuves pouvant établir l’implication d’un appareil sécuritaire parallèle lié au parti Ennahdha dans les assassinats politiques de 2013.

Le comité de défense affirme que des preuves cruciales sur l’assassinat des deux opposants ont été dissimulées dans une chambre noire, empêchant ainsi l’avancement de l’enquête. Cette salle aurait contenu des rapports de surveillance, des écoutes téléphoniques et des fichiers liés à des groupes extrémistes.

Les avocats accusent des dirigeants du mouvement Ennahdha d’avoir mis en place cet appareil sécuritaire parallèle, en lien avec des réseaux djihadistes, pour éliminer des opposants politiques.

De son côté, Ennahdha a toujours nié ces accusations, dénonçant une instrumentalisation politique de l’affaire.

Suite aux révélations, une enquête a été ouverte par le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme. Plusieurs documents ont été saisis dans cette « chambre noire ».

Plusieurs anciens responsables sécuritaires et politiques ont été interrogés dans le cadre de l’enquête, mais aucune condamnation majeure n’a encore été prononcée.

Les personnalités accusées

Plusieurs responsables du mouvement Ennahdha et des responsables sécuritaires sont accusés dans cette affaire. Il s’agit notamment de :

  • Rached Ghannouchi (ancien président du Parlement et président d’Ennahdha) : accusé d’avoir supervisé un réseau de renseignement parallèle.
  • Ali Laârayedh (ancien ministre de l’Intérieur, ancien chef du gouvernement et haut cadre d’Ennahdha) : soupçonné d’avoir entravé l’enquête et caché des informations sensibles.
  • Noureddine Bhiri (ancien ministre de la Justice et haut cadre d’Ennahdha) : accusé d’avoir influencé l’appareil judiciaire pour empêcher des avancées dans l’enquête.
  • Lotfi Ben Jeddou (ancien ministre de l’Intérieur) : a révélé certaines informations sur des réseaux extrémistes mais n’a pas été directement accusé.
  • Des hauts responsables sécuritaires de l’époque
  • Abou Iyadh (chef du groupe Ansar Al-Charia) : soupçonné d’être l’instigateur des assassinats. Il a fui la Tunisie et aurait été tué lors d’une opération militaire en Libye.
  • Kamel Gadhgadhi (assassin présumé de Chokri Belaïd) : tué lors d’une opération antiterroriste en 2014.

Written by: Meher Kacem



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