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Une nouvelle molécule testée in vitro et chez l’animal pourrait être en capacité de prévenir l’infection au SARS-CoV-2 en entravant sa liaison à sa porte d’entrée favorite : le récepteur ACE2. Évidemment, des essais cliniques seront nécessaires pour confirmer ces allégations.
Alors que des essais cliniques continuent d’être publiés en masse concernant une molécule que le rationnel préclinique ne supporte plus depuis quelques mois, des chercheurs s’attellent toujours à chercher de vraies solutions pour prévenir l’infection à SARS-CoV-2. Bien évidemment, les vaccins devraient arriver sous peu mais pour qu’une partie suffisante de la population se fasse vacciner, cela demandera des efforts de logistique et de communication considérables. Il est donc important de trouver des solutions annexes pour lutter contre l’infection au SARS-CoV-2. Des scientifiques américains et chinois ont développé une biotechnologie qui réduit considérablement l’infection à SARS-CoV-2 in vitro et protège de l’infection un modèle de hamster – appelé hamster syrien ou hamster doré – utilisé dans le cadre de pathologies diverses.
Une protéine leurre
On sait que le SARS-CoV-2 a une affinité toute particulière envers l’enzyme humaine de conversion de l’angiotensine 2. C’est la porte d’entrée du virus dans l’organisme. Grâce à sa protéine de surface, la fameuse protéine Spike, il se lie à son récepteur favori, à savoir, cette enzyme. Les investigateurs, qui publient leurs résultats dans la revue Science, ont développé une protéine leurre nommée CTC-445 qui mime les particularités de l’enzyme humaine de conversion de l’angiotensine 2. Dès lors, en théorie, le SARS-CoV-2 va aller loger sa clé dans les mauvaises portes. Dans les premiers tests in vitro et sur l’animal, cette biotechnologie donne des résultats encourageants. En effet, la neutralisation du SARS-CoV-2 a été démontrée in vitro et une seule injection prophylactique intranasale a pu protéger des hamsters syriens contre une exposition mortelle au SARS-CoV-2.
Attendons les essais cliniques
S’il y a une leçon à retenir de cette pandémie, c’est bien celle-ci. L’optimisme, c’est bien. Avec la prudence épistémique qui s’impose, c’est mieux. La médecine est une science empirique. Les bonnes conditions d’observations pour déterminer l’efficacité d’un traitement et sa balance bénéfice-risque, ce sont les essais cliniques randomisés contrôlés. Par conséquent, on peut se réjouir de tels résultats et espérer que des essais cliniques soient bientôt conduits. En revanche, il faut garder à l’esprit que ce sera peut-être à nouveau un échec, comme l’ensemble de ce qui a été testé jusqu’à présent contre ce virus.
EFM/ Futura-sciences
Written by: Manel gharbi