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Les représentants des Vingt-Sept ont donné leur feu vert lundi à une application provisoire au 1er janvier de l’accord commercial post-Brexit conclu entre Bruxelles et Londres, dans l’attente d’une approbation par les eurodéputés prévue d’ici fin février.
Les ambassadeurs des Etats membres de l’Union européenne « ont unanimement approuvé l’application provisionnelle au 1er janvier 2021 », a tweeté un porte-parole de la présidence allemande de l’UE. Les gouvernements des Etats membres doivent formellement endosser et signer l’accord d’ici à mardi 15H00 (14H00 GMT), a-t-il précisé.
A Berlin, une porte-parole de la chancelière Angela Merkel, Ulrike Demmer, a confirmé que « l’Allemagne peut accepter l’accord négocié », à l’issue d’une conférence téléphonique du gouvernement sur le deal. Idem à Paris, où l’Elysée précise que la France sera dès le premier jour « très vigilante » envers la bonne mise en oeuvre de l’accord.
L’approbation formelle des Vingt-Sept pourrait être marquée « mardi soir ou mercredi » par une visioconférence des chefs d’Etat et de gouvernement, de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et du président du Conseil européen (l’instance représentant les 27) Charles Michel, selon une source diplomatique.
Le texte sera publié au Journal officiel de l’UE d’ici jeudi pour permettre son entrée en vigueur au 1er janvier. Son application ne sera que temporaire à cette date, en attendant sa ratification par le Parlement européen. L’institution, dont le feu vert est indispensable, n’a pas encore fixé de date pour voter.
Les députés britanniques ont, eux, été convoqués ce mercredi 30 décembre en vue de débattre de l’accord, ce qui s’annonce comme une formalité étant donné la majorité dont dispose le gouvernement conservateur de Boris Johnson et le soutien de l’opposition travailliste.
L’accord prévoit une application provisoire jusqu’au 28 février à moins qu’une autre date butoir ne soit décidée de concert par les deux parties.
Les eurodéputés, pour qui cette application provisoire « doit rester une exception », souhaitent étendre le délai au-delà de fin février afin d’avoir davantage de temps pour analyser le document, long de 1.250 pages, a indiqué une source parlementaire après une réunion des présidents des groupes politiques au Parlement.
Ratification le 23 février ?
« Tous les groupes soutiennent un bref report de la date butoir afin de permettre un examen convenable (du texte). Il faudra l’accord du Royaume-Uni » pour décaler cette date de quelques semaines vers « mi-mars/avril », indique un compte-rendu de la réunion consulté par l’AFP.
A défaut d’un accord britannique pour ce report, « l’option de secours serait d’organiser une séance plénière extraordinaire (pour se prononcer sur l’accord) fin février, possiblement le 23 février », ajoute ce compte-rendu.
« Nous sommes impatients de voir la ratification formelle de l’accord et de travailler ensemble sur des priorités partagées, comme la lutte contre le changement climatique », a tweeté le Premier ministre britannique Boris Johnson après un entretien avec Charles Michel.
Ce dernier a fait part d’une même impatience à « coopérer » avec Londres « sur le Covid, sur un possible traité sur les pandémies », « sur le climat avant la COP26 » à Glasgow en 2021, et « sur des dossiers de politique étrangère en tant qu’alliés partageant des valeurs communes ».
Londres et Bruxelles sont parvenus le jeudi 24 décembre, à l’issue de négociations harassantes, à un accord de libre-échange post-Brexit, permettant in extremis d’éviter un « no deal » potentiellement dévastateur pour leurs économies. La période de transition, en cours depuis la sortie du Royaume-Uni de l’UE en janvier 2020, se termine fin décembre avec la sortie des Britanniques du marché unique.
Avec ce partenariat économique et commercial, l’UE offre à Londres un accès sans droits de douane ni quotas à son marché de 450 millions de consommateurs, mais prévoit des sanctions et mesures compensatoires en cas de non respect de ses règles en matière d’aides d’Etat, d’environnement, droit du travail et fiscalité pour éviter tout dumping.
Le compromis difficilement trouvé sur la pêche prévoit une période de transition jusqu’en juin 2026, à l’issue de laquelle les Européens auront progressivement renoncé à 25 % de leurs prises dans les eaux du Royaume-Uni. Il suscitait lundi la colère des pêcheurs britanniques qui se disaient « trahis » et « sacrifiés » par Boris Johnson.
EFM/AFP
Written by: Manel gharbi