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Hier dimanche 30 mai 2021, l’ancien chef de gouvernement et chef du parti Tahya Tounes a déclaré dans une interview à la BBC que la Tunisie a vécu une crise politique sachant que depuis la révolution de 2011, des crises politiques se sont succédé. Il a expliqué que le système politique après 2011 a mis en place une instabilité politique assortie d’une dispersion du gouvernement et du parlement sont dispersés, débouchant sur l’incapacité de disposer d’une majorité.
S’agissant de la question de l’islam politique en Tunisie, Youssef Chahed a déclaré qu’il y a deux périodes, à savoir la période de 2011-2013 et celle de 2014-2019, expliquant que pendant la période de la Troïka , la Tunisie a été témoin de l’islamisation de la société à travers « les voyages en Syrie et les tentes de prédication« .
Youssef Chahed a souligné que la deuxième période était complètement différente de la vision de feu le président Beji Caïd Essebsi, qui voulait impliquer les islamistes avec une participation symbolique, car le nombre de leurs ministres en 5 ans n’a pas dépassé 4 ministres. Il a ajouté par ailleurs, qu’il est nécessaire de se concentrer sur des priorités telles que la Cour constitutionnelle.
L’ancien chef de gouvernement a mis l’accent sur la nécessité de procéder à un dialogue national à moyen terme dans le cadre duquel, la loi électorale, la Cour constitutionnelle et la loi des partis pourront être discutés et établies. Il a expliqué qu’aujourd’hui il y a plus de difficulté dans la mise en place d’un consensus entre les différents chevauchements de la scène politique tunisienne, ce qui a conduit à la montée de certains courants populistes qui ont alimenté les problèmes politiques en Tunisie.
Youssef Chahed a indiqué que les solutions doivent être juridiques et constitutionnelles, déclarant : « Toutes les solutions doivent rester dans le cadre de la constitutionnalité, de la légalité et de la légitimité, et ce n’est pas facile car aujourd’hui nous sommes dans une impasse, face à un manque de solutions juridiques. »
Il a poursuivi : « Si des solutions juridiques sont refusées, nous devons rechercher des solutions politiques consensuelles entre les différentes parties, et c’est ce qui s’est passé en 2014. Le chapitre 80 de la Constitution est un texte constitutionnel, mais je n’aimerai pas que l’on y ait recours car nous sommes capables de trouver des solutions par consensus. »
Le chef du parti Tayha Tounes a souligné la nécessité de changer le système électoral afin de disposer d’une majorité de contrôle et d’une minorité d’opposition, indiquant que le président de la république a été élu par 2,7 millions d’électeurs, soit près de 72% des Tunisiens, soulignant que « tout ce que dit Ennahda n’est vrai pas forcément vrai parce qu’il est dans une position de rivalité politique. »
Crédit photo: AFP.
Written by: Nadya Bchir