Slaheddine Jourchi : « Il est absurde que le pays soit sans Parlement »

L’analyste politique, Slaheddine Jourchi, a dit que la doctrine est partagée entre celle qui considère que le Parlement est dissout de fait ou de droit, alors qu’une autre doctrine soutient que les décisions du président Saied sont illégitimes, ajoutant que nous vivons sous le coup d’un conflit politique suite à la dissolution du Parlement par le président de la République.

Jourchi a également affirmé lors de sa présence dans l’émission Expresso du premier octobre 2021, que les députés ne vont pas lâcher prise aussi facilement et qu’ils vont défendre la légitimité parlementaire, et ce, nonobstant de la reprise des activités du Parlement. En effet, la logique des institutions et de la transition démocratique impose l’existence d’un Parlement. Selon ses dires, le gel des activités du Parlement n’a pas eu de suites pour clarifier davantage cette situation farfelue, ajoutant “ Il est absurde qu’un pays soit sans Parlement”.

L’absence d’un Parlement, a engendré un grand fossé dans la vie politique en Tunisie, surtout avec les tentatives de l’anéantir en usant des manoeuvres illégales et non démocratiques.

Et d’ajouter que le discours de haine ciblant les députés est assez dangereux vu que plusieurs mécanismes juridiques et constitutionnels peuvent être sollicités pour rejeter ces mesures exceptionnelles. “Nous sommes en train de perdre l’opportunité d’organiser un dialogue sérieux où chaque partie assume sa part de responsabilité”.

Concernant la désignation de Najla Bouden à la tête du gouvernement, Jourchi a affirmé qu’elle sera confrontée à de nombreux dossiers brûlants. Il est légitime de s’interroger, selon lui, sur l’aptitude de la chargée de formation du gouvernement à faire face à ces enjeux à défaut d’un dialogue national unissant tous les acteurs sur la scène poltiique.

Si les mesures du 25 juillet étaient prises dans le cadre d’une feuille de route ou d’une vision claire, ça aurait pu nous épargner cette incertitude et cette situation embarrassante.

Slaheddine Jourchi a ajouté, dans le même sens, que l’isolement politique de Kais Saied est assez risqué dans la mesure où ces décisions ne seront pas  toujours assez pensées et mesurées.