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Certes, la crise sanitaire a fortement affecté les économies de par le monde et n’a épargné presque aucun secteur. Toutefois, certains ont été différemment impactés, et le secteur agricole a été moins touché en résistant à la crise pandémique liée au Covid. Bienheureusement, notre sécurité alimentaire a été manifestement préservée des retombées de la crise et les chaînes de production ont été, quelque peu, à l’abri des mesures sanitaires restrictives. Or, jusqu’à quel point peut-on croire que le secteur agricole en Tunisie a pu s’en sortir indemne?
En dépit de cette résilience, les signes d’essoufflement du secteur agricole en Tunisie sont manifestes. Un secteur vulnérable, qui doit faire face à des enjeux multiples, dans un contexte économique incertain marqué par un effondrement financier inégalable dans l’histoire de la Tunisie, aggravé par un déficit pluviométrique et des phénomènes climatiques extrêmes (inondation, sécheresse, tempête, vague de chaleur, incendie etc..).
Par-delà la triple crise sanitaire, financière et politique, l’interdépendance entre la question économique et la pénurie d’eau demeurent l’un des grands problèmes qui vont sous-tendre le secteur agricole, et par ricochet notre sécurité alimentaire et stabilité sociale.
Comment peut-on donc sauver le secteur agricole tout en s’adaptant au changement climatique? Quelles sont les principales menaces pesant sur le secteur agricole tunisien et comment peut-on répondre à ces menaces dont les effets irréversibles semblent affecter l’intégralité du système de production? Quelles sont les voies encore inexplorées? Faut-il s’orienter vers la permaculture? Préconiser un nouveau modèle du secteur dans une optique de développement durable? Procéder à des réformes structurelles et juridiques? Ou encore penser à faire appel aux nouvelles technologies pour sauver ce secteur vieilli et relativement archaïque?
A ces dilemmes s’ajoutent, la crise inextricable du fourrage, la flambée des prix des engrais, la baisse drastique de la production céréalière et le déficit alimentaire estimé à 806,9 millions de dinars au premier semestre 2021, selon les derniers chiffres de l’Observatoire National de l’Agriculture.
Ces questions seront aussi notre point de départ, et le pivot d’une réflexion de notre journée spéciale, du 28 octobre 2021, de 7h30 à 19h30 avec les représentants du secteur, des entreprises, des représentants de l’Etat et des experts.
Written by: Asma Mouaddeb