Express Radio Le programme encours
L’activiste politique, Mondher Belhadj Ali, a appelé aujourd’hui, 29 octobre 2021, le président de la République, Kais Saied, à convoquer les députés du Parlement gelé pour la tenue d’une session exceptionnelle dont l’ordre du jour est fixé exclusivement par le président Saied et non par le président du Parlement, Rached Ghannouchi.
Lors de son passage dans l’émission Hdith Esse3a, Belhadj Ali a ajouté que les élections législatives anticipées s’imposent avec rigueur vu les doutes qui planent sur la légitimité électorale du Parlement actuel, ajoutant que le président Saied doit trouver d’autres solutions de sortie de crise et faire face aux difficultés économiques pour que la Tunisie puisse honorer ses engagements.
“Il n’y a pas de légitimité en dehors de la Constitution. Il faut revenir à la légitimité et exclure la mauvaise frange des politiciens, tout en préservant les acquis de la Tunisie”, a-t-il affirmé.
Il a précisé que l’interprétation de la Constitution est l’apanage des institutions et il est inconcevable qu’une seule personne, -le président de la République-, ait en mesure d’imposer sa propre interprétation de la lettre de la Constitution.
L’invité du programme Hdith Esse3a a considéré que le projet de l’amendement de la loi organique relative à la Cour constitutionnelle, un projet non constitutionnel, dans la mesure où les délais ont été de loin dépassés.
Il a également rappelé que la transition démocratique a été aboutie dans 93 Etats qui ont promulgué une nouvelle Constitution, épaulée par une Cour constitutionnelle pour veiller sur son respect. La Tunisie ne fait pas partie de ces pays, et la transition démocratique a échoué depuis 2014, avec les nombreux obstacles entravant la mise en place de ladite Cour.
A vrai dire, c’est surtout le Mouvement Ennahdha qui a freiné la mise en place de cette institution et non pas Nidaâ Tounes, après son attachement à ce que l’un des Cheiks soit parmi les membres de la Cour. Actuellement, rien n’empêche que la Cour constitutionnelle soit mise en place. “Enfin, qu’est ce qui empêche le président Saied de nommer les 4 membres restants de la Cour. Il semble que le problème est lié au rôle de contrôle de la Cour constitutionnelle”, a-t-il avancé.
Mondher Belhadj Ali a appelé à cet effet à mettre en place la Cour constitutionnelle et à ne pas monopoliser le pouvoir en l’absence de tout organe de contrôle, soulignant qu’on ne peut pas tout abolir et recommencer de nouveau, du moment où les acquis et l’expérience démocratique tunisienne doivent être préservés.
Selon lui, le gouvernement de Najla Bouden aurait pu relancer les négociations avec les bailleurs de fond internationaux dès sa nomination, notant que les décisions à prendre pour améliorer les services dans le pays et promouvoir les secteurs économiques sont des décisions stratégiques qui ne peuvent pas être prises à titre individuel, mais plutôt selon une approche participative.
Et de poursuivre que la doctrine de l’Etat confirme que cette approche puisque les questions stratégiques requièrent l’unanimité, appelant à la tenue d’un dialogue car, “les problèmes des tunisiens ne peuvent être résolus que par la voie du dialogue”.
Written by: Islam Sassi
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