Express Radio Le programme encours
L’activiste politique et ancien ministre de la fonction publique, Mohamed Abbou, a appelé, ce vendredi 21 janvier 2022, à boycotter les élections législatives qui auront lieu le 17 décembre 2022 conformément au calendrier fixé par le président Kais Saied, considérant qu’il ne convient pas d’organiser des élections en cette date et que le retour à la Constitution de 2014 est inévitable.
Il s’est également exprimé sur l’article 163 de la loi électorale évoqué par le président Saied, selon lequel il est possible de décider le retrait de la qualité des candidats ou des membres de la liste électorale ayant commis des infractions électorales, ajoutant que dans le cas où la justice décide de sanctionner les listes du mouvement Ennahdha et l’organisation d’élections partielles, il vaut mieux penser à réorganiser des élections anticipées.
Lors de sa présence dans l’émission Hdith Esse3a, Abbou a précisé qu’il ne vise pas les élections du 17 décembre 2022 dont parlait le président Saied, car ces élections s’inscrivent dans un contexte illégitime du coup d’Etat, soulignant que Kais Saied aurait pu organiser des élections anticipées et respecter la légitimité constitutionnelle.
Au sujet de la suppression des privilèges accordés aux membres du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), Abbou a affirmé que le président Saied a voulu convaincre le peuple qu’il a limité les dépenses et restitué l’argent du peuple, alors que ces avantages ne représentent même pas un milliard du volume des dépenses publiques.
L’invité de Walid Ben Rhouma a indiqué qu’il avait préparé un programme, quand il était ministre de la fonction publique, pour fixer les critères et les procédures de recrutement des agents publics et nommer les hauts responsables. Il a regretté que ce programme soit resté lettre morte et n’ait pas eu de suites.
Commentant les déclarations du président Saied en rapport avec les dépassements commis lors de l’attribution des terres domaniales, l’invité du programme Hdith Esse3a a dit que les prix et les procédures sont légaux, ajoutant que le président Saied n’est pas en mesure d’annuler ces contrats et de restituer ces terres en raison de la conformité des procédures et des contrats à la loi en vigueur.
Abbou a considéré que le président a adopté dans ces discours des tournures susceptibles d’induire le peuple en erreur, en choisissant un public qui croit ces discours.
Et d’ajouter : “Les systèmes sécuritaire et militaire sont encore soumis au président de la République. Ils auraient dû ne pas respecter ses instructions et ne pas soutenir dans sa démarche putschiste pour protéger l’Etat”.
Il a appelé, dans ce même contexte, le président Saied à revoir son processus putschiste et de s’attaquer au système de corruption.
Sur un autre plan, il a considéré que les questions de la consultation nationale sont ridicules et ressemblent aux slogans populistes, soulignant qu’il était préférable que cette consultation soit soumise aux experts pour trouver des solutions concrètisables et réalistes.
Written by: Islam Sassi
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