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Moez Labidi : L’élaboration d’un nouveau modèle de développement s’impose, mais les obstacles persistent..

today17/02/2022 23

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Le professeur des sciences économiques, Moez Labidi, s’est exprimé sur la situation des finances publiques, indiquant que la situation est loin d’être satisfaisante et que le financement dépend de la conclusion d’un accord avec le Fonds monétaire international.
Lors de sa présence dans l’émission Expresso du 17 février 2022, Moez Labidi a souligné que de grandes réformes doivent être engagées pour mener le pays à bon port. Ce qui nécessite une volonté politique, faute de quoi toutes les portes des clubs seront grandes ouvertes devant la Tunisie, faisant allusion au Club de Paris.
L’expert économique a mis en garde contre les effets inflationnistes qui menacent la Tunisie si les autorités choisissent la voie du financement direct pour combler le déficit budgétaire.
En effet, on assiste à un détournement et une déviation des priorités en Tunisie dans la mesure où les dossiers économiques et financiers ne sont pas prioritaires par rapport aux réformes politiques et constitutionnelles. Cela ne sert en aucun cas les intérêts du pays, selon ses dires.
L’invité du programme Expresso a souligné qu’il faut mettre au point une stratégie pour pouvoir sortir de cette impasse financière et aller de l’avant dans le plan des réformes avec l’appui du FMI. Il faut également penser à un nouveau modèle économique pour relancer l’économie tunisienne après le FMI.
Ce nouveau modèle doit être élaboré en faisant prévaloir la création de la richesse et de la valeur ajoutée, tout en garantissant leur répartition équitable entre les régions.
Il reste qu’il n’est pas aisée de lancer de tels projets dans un pays au bord de la faillite et à la lumière de la crise d’endettement, le discours politique populiste et le phénomène d’impunité, décourageant les investisseurs aussi bien tunisiens qu’étrangers
“Les défis énergétiques et numériques doivent être pris en considération lors de l’élaboration du nouveau modèle de développement”, a-t-il insisté.
D’autres obstacles se dressent devant la reprise économique en Tunisie, dont notamment la montée des tensions sociales, l’instabilité sociale et la faible productivité.
Il faut ainsi regagner la confiance du FMI et trouver un consensus avec les partenaires sociaux.
Sur un autre plan, Labidi a mis l’accent sur l’importance d’instaurer une certaine équité et justice fiscale étant donné que certains payent et d’autres se trouvent exempts des charges fiscales. Ce qui est évidemment injuste, selon ses dires.
Et de poursuivre que le modèle de développement doit être revu, sauf que ce n’est point le moment propice pour le faire, appelant à résoudre la crise des finances publiques, à revoir la réglementation des changes et la loi 96, des lois qui accablent la vie économique en Tunisie.
Dans ce sens, il a fait remarquer que le discours populiste pointe toujours le modèle de développement sans faire allusion aux difficultés des finances publiques qui paralyse ce changement.

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Écrit par: Islam Sassi



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