Massoud Romdhani : Les dons et les crédits ne créent pas de la richesse et n’instaurent pas une nouvelle économie

Invité du plateau de l’émission Eco-Mag, l’ancien président du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux “FTDES”, Massoud Romdhani, a dit que les personnes dont le revenu est inférieur à 5 dinars par jour, sont pauvres à la lumière de la flambée des prix et l’envolée du taux d’inflation, soulignant que ceux dont le revenu quotidien est inférieur à 3.5 dinars sont dans une situation de pauvreté extrême.

Selon lui, la classe moyenne en Tunisie est en train de se rétrécir et que le nombre des pauvres en Tunisie a atteint les quatre millions.

Il a considéré que cette classe joue un rôle important dans la garantie de la stabilité sociale  et son glissement vers la pauvreté est très dangereux, étant donné qu’elle représente une soupape de sécurité pour l’Etat.

Notre invité a mis l’accent sur le taux élevé de pauvreté dans les gouvernorats du Nord-Ouest par rapport aux autres régions de la Tunisie.

“La crise de gouvernance et du pouvoir durant la dernière décennie n’a fait que creuser ce décalage entre les classes sociales et l’appauvrissement de la classe moyenne. Par conséquent, le taux d’endettement s’est creusé sans production ni investissement”, a-t-il déploré.

D’après ses dires, plusieurs Etats ont pu surmonter les effets de la crise sanitaire, et ce, contrairement à la Tunisie qui n’a pas pu sortir de l’œil du cyclone, soulignant que les crédits et les dons n’instaurent pas une nouvelle économie.

“La Tunisie s’est laissée aller par un tourbillon d’endettement”, a-t-il affirmé.

Messaoud Romdhani a exclu que le gouvernement tunisien puisse trouver un accord avec le FMI et qu’il parvienne à obtenir l’intégralité du prêt demandé. Les prêts et les dons ne créent pas de la richesse et seront affectés pour le remboursement des dettes, le paiement des salaires et les dépenses de l’Etat.

“Nous vivons dans un cercle vicieux et il est difficile qu’on puisse s’en sortir en ayant recours à l’endettement pour payer nos anciennes dettes”, a rappelé l’ancien président du FTDES.