Express Radio Le programme encours
Invité du plateau de l’émission Hdith Esse3a, le porte-parole du parti Courant populaire, Mohsen Nabti, a estimé que le monde traverse une crise de la démocratie représentative à l’exception de certains pays qui ont mis en place des solutions médianes aliant la démocratie représentative qui se traduit par les élections directes et le référendum qui permet au peuple d’exercer directement le pouvoir législatif.
Il a expliqué, dans ce sens, que certaines initiatives législatives émanant du peuple peuvent être soumises à la Cour constitutionnelle et au Parlement. Plusieurs pays ont déjà opté pour cette solution. Selon lui, les personnes qui se prennent pour une élite politique doivent avoir une vision globale sur les difficultés des expériences démocratiques à travers le monde.
Les systèmes nationaux œuvrent pour mettre en place des mécanismes de réformes, tandis que les systèmes corrompus cherchent à implémenter un régime qui sert ses intérêts restreints. Notre invité a considéré que l’ancien système a enfanté la Constitution de 2014 pour fragmenter l’Etat et éparpiller le pouvoir.
“Le système politique destructeur oeuvre pour les intérêts de l’économie de rente. Il n’existe pas de loi électorale parfaite. Mais, cette loi doit donner lieu à un pouvoir et à une opposition claire. Ce qui distingue le scrutin uninominal à deux tours”, souligne Mohsen Nebti.
Ce mode de scrutin permettra de se rattraper et de faire le bon choix au cours des élections, selon ses dires, ajoutant qu’il est assez normal que des corrompus s’infiltrent dans ces élections. Il est toujours possible de les écarter lors du deuxième tour.
Et d’ajouter que l’Etat a besoin de lois pour réprimer. Mais, avec le développement de la conscience sociétale, il sera possible de ne plus y recourir.
“Tout projet économique doit émaner d’une direction politique qui mise sur la création de la richesse. Ce qui n’était pas le cas pour la Tunisie tout au long de ces 50 dernières années. L’économie nationale est une économie marchande, une économie fragilisée et dominée par des gangs. Le président déchu Ben Ali était le premier à avoir instauré ce système qui a régné durant plus de dix ans”, déclare le porte-parole du Courant populaire.
Selon l’invité du programme Hdith Esse3a, le gouvernement n’a pas pu prendre des décisions audacieuses en dépit de l’étendue de ses prérogatives. Il aurait pu lutter contre les opérations d’importation arbitraire, réviser la loi organique régissant la BCT, lutter contre la contrebande et l’évasion afin de booster les ressources internes.
L’accent a été mis sur la hausse du taux d’intérêt directeur qui freine considérablement les investissements, ajoutant que le gouvernement actuel mise sur la possibilité de conclure un accord avec le FMI, même si cet accord pourrait aboutir à une guerre civile.
Dans le même contexte, il a souligné qu’il existe une réticence de la part des agriculteurs tunisiens à investir dans les grandes cultures. L’Etat demeure malgré ce constat indifférent et n’a pas pris des mesures pour pallier ce problème, d’après Nebti, sachant qu’une seule banque finance le secteur agricole en Tunisie.
“Aucun parti politique tunisien n’a dévoilé son projet politique alternatif au système politique actuel”, a-t-il mentionné, rappelant la position du Courant populaire appelant à l’instauration d’un régime présidentiel et à un scrutin uninominal à deux tours pour élire les représentants du peuple.
Selon lui, la réconciliation pénale pourrait fournir plus de ressources aux caisses de l’Etat. Quant à la loi relative aux entreprises citoyennes, il a indiqué que sa mise en oeuvre prendra plus de temps et qu’il faut lancer des campagnes explicatives à cet effet pour inciter les tunisiens à y adhérer et briser l’économie de rente.
Dans le même registre, Nebti a appelé à supprimer les licences et à abolir tous les obstacles administratifs à travers le déploiement de la numérisation et également le changement de la monnaie.
La coopération avec l’Union européenne doit être aussi revue en profitant de la crise russe-ukrainienne qui secoue le vieux continent.
Et de poursuivre que les élites politiques sous-estiment le président Saied en estimant qu’elles sont mieux placées que lui pour diriger le pays. “Le président Saied est conscient de ce qu’il est en train de faire”, assure Mohsen Nebti.
Written by: Islam Sassi
Courant populaire économie de rente entreprises citoyennes FMI Kais Saied lutte contre la spéculation