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Chaïma Ben Issa, membre de l’initiative “Citoyens contre le coup d’Etat”, a déclaré, lors de sa présence dans l’émission Hdith Esse3a, que les bases de l’Etat de droit en Tunisie ont été ébranlées et que le volet politique est le cadet des soucis du citoyen tunisien.
Elle a dit au sujet des derniers mouvements de protestation organisés à l’Avenue Habib Bourguiba, que le ministère de l’intérieur se contredit faisant allusion à son dernier communiqué.
Dans le même registre, Chaima Ben Issa a expliqué que le ministère affirme d’une part que la manifestation n’a pas été autorisée par le ministère, et d’autre part, il a bloqué tous les accès, comme si le ministère de l’intérieur a été prêt pour encadrer une manifestation illégale et qu’il avait interdite. Ainsi, le ministère de l’intérieur se prend pour le porte-parole du gouvernorat de Tunis.
“Le ministère de l’intérieur ou plus précisément celui qui rédige les communiqués du ministère a partagé de nouveau les tunisiens en méprisant les manifestants venant du sud tunisien, outre l’accusation des participants d’avoir reçu de l’argent à cet effet”, a-t-elle assuré.
L’invitée de l’émission Hdith Esse3a a qualifié cette attitude de harcèlement délibéré, appelant le ministère de l’intérieur à garantir la liberté de manifester pacifiquement et la liberté d’expression.
Le communiqué du ministère de l’intérieur est un communiqué “misérable” et “déplorable”, selon ses dires.
La membre de l’initiative “Citoyens contre le coup d’Etat” a indiqué que ce qui se passe est honteux, faisant allusion à l’accusation ces participants d’avoir reçu 70 dinars pour participer à la manifestation du dimanche, ajoutant qu’après le 25 juillet, l’Etat tunisien est devenu un Etat rétrograde. “Nous vivions auparavant sous l’égide d’un Etat qui respecte le principe de séparation des pouvoirs”, ajoute Chaima Ben Issa.
Et de poursuivre que cette phase est régie par la vengeance, la division et l’attisement du régionalisme, et non pas par la loi et la Constitution, rappelant que les décrets-lois du président Saied sont illégaux.
Il est temps aujourd’hui, selon notre invitée, de tourner la page des conflits politiques et de s’asseoir à la table de dialogue, d’oublier les différends et les rancunes du passé afin de sauver la Tunisie.
L’Assemblée constituante était, d’après ses dires, un bel exemple de la diversité et du pluralisme tunisiens. Au cours des mois de juillet, d’août et de septembre, l’humeur générale était tendue. Avec le temps, le citoyen tunisien s’est désintéressé du politique pour se focaliser sur sa situation sociale et économique.
D’après Ben Issa, la réconciliation nationale a besoin d’une justice équitable, critiquant dans ce contexte, la nomination des membres du Conseil supérieur provisoire de la justice. Ces membres ne peuvent pas être les garants d’un procès équitable ou d’un processus de réconciliation nationale.
“La loi relative à la réconciliation pénale a un effet rétroactif”, a fait remarquer Chaima Ben Issa.
Et d’ajouter que plusieurs politiciens et dirigeants des partis politiques soutiennent le collectif “Citoyens contre le coup d’Etat”, sans qu’ils participent aux manifestations et aux mouvements de protestation organisés par l’initiative.
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Written by: Islam Sassi