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“On ne peut pas organiser des élections législatives anticipées sous l’égide du régime politique actuel, et en application de lois élaborées par une commission nommée par un responsable accaparant tous les pouvoirs”. C’est ce qu’a indiqué l’ancien député, Walid Jalled, lors de sa présence ce lundi 18 avril 2022, dans l’émission Hdith Esse3a.
Dans ce sens, il a fait allusion que le président Saied a perdu de sa légitimité après l’échec de la consultation nationale électronique. Certes, personne ne peut lui ôter cette légitimité. Sauf que la participation de 500 000 tunisiens seulement à la consultation nationale remet en cause cette légitimité. Le dialogue national avec tous les acteurs de la scène politique est désormais une exigence et une urgence.
Selon lui, le président Saied ne pourra pas restaurer la confiance des tunisiens s’il ne renonce pas à sa démarche unilatéraliste et ne se soucie pas de l’amélioration des conditions de vie des tunisiens.
L’invité de Walid Ben Rhouma s’est interrogé sur les résultats des enquêtes relatives au prétendu courrier empoisonné adressé au président Saied, à la tentative de son assassinat et à l’affaire du tunnel crusé tout proche de la résidence de l’ambassadeeur de France.
“Le discours sur la lutte contre la spéculation vise à hypnotiser les tunisiens”, a-t-il affirmé.
Jalled a estimé que les décrets-lois de Kais Saied ne visent qu’à ruiner l’économie nationale, le commerce et l’investissement. Il a signalé que les tunisiens ne veulent pas écouter les intégres et les honnêtes et se laissent bercer par le discours des menteurs. Ils ne veulent pas confronter la vérité. Malgré cette dégradation de la situation, il est encore possible de se rattraper si le président Saied renonce à sa démarche unilatéraliste.
L’invité de l’émission Hdith Esse3a a mis en garde contre une explosion sociale induite par les pressions que subissent les tunisiens depuis des mois.
Walid Jalled a ajouté que rien n’empêche de s’asseoir à la table de dialogue, appelant à préconiser des solutions pacifistes même en temps de guerre, à l’image de ce qui se passe entre la Russie et l’Ukraine.
“Le 25 juillet était inéluctable. Nous avons besoin aujourd’hui d’un autre moment phare qui nous conduit vers un véritable dialogue national et à des élections législatives anticipées”, a-t-il insisté.
Le décret n°117 du 22 septembre 2021 a montré que le président Saied n’a pas l’intention d’ajuster le processus de transition démocratique et de reconstruire l’Etat, mais plutôt de s’emparer de tous les pouvoirs.
Il a ajouté, dans la même veine, que le 25 juillet était une opportunité pour rebâtir l’Etat national en respectant le processus démocratique.
“Il est évident que les tunisiens ont découvert que le président Saied n’y croit pas “, déclare l’ancien député, notant que le président assume une part de la responsabilité de la dégradation de la situation au cours de ces dix dernières années et l’échec de l’ancien système.
Walid Jalled a estimé que tous les partis tunisiens ont pratiqué, à un moment donné, le populisme au cours de ces dernières années, dont notamment Nidâa Tounes qui a bâti son discours sur son rejet de l’Islam politique.
Saied n’est que le produit de cette scène politique populiste qui a caractérisé la Tunisie tout au long des dix dernières années.
“Le Parlement et les partis politiques importent peu aujourd’hui. Il faut que les investisseurs, les experts et les compétences participent au dialogue national”, recommande Jalled.
Il a considéré que le président Saied s’apparente à un enseignant qui renvoie l’échec de ses élèves à l’échec du système éducatif.
Et de poursuivre : “Le pays vit au rythme d’une crise sociétale et des rancunes sous-jacentes. Il y a des gens qui s’attendent à l’emprisonnement de certains politiciens pour assouvir leur sentiment de vengeance”.
L’invité de l’émission Hdith Esse3a a souligné qu’il mènera ce combat démocratique jusqu’au bout contre les orientations du président dans le strict respect des institutions de l’Etat, considérant que l’accusation des députés de complot contre la sûreté intérieure de l’Etat est absurde étant donné que les députés ont prêté serment de respecter la Constitution et non pas les décrets-lois du président de la République.
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Written by: Islam Sassi
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