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Selon les données journalières de l’ETAP (Entreprise Tunisienne d’Activité Pétrolières) la production de pétrole du mois d’août s’établit à 812 milliers de barils, en recul de -6,0% par rapport à juillet avec 864 milliers de barils enregistrés. En glissement annuel, la baisse ressort à -3,4%. Cumulée sur les huit mois de 2022, la production ressort à 6,71 millions de barils contre 6,88 millions durant la même période de l’année dernière et plus de 7 millions de barils avant la pandémie.
Au niveau du gaz, la production du mois d’août s’établit à 209 millions de Nm3, moins qu’au mois de juillet (230 millions Nm3). Elle reste cependant nettement supérieure à celle des années précédentes grâce à l’entrée en production du gisement de Nawara (aussi important que Miskar, le plus grand de Tunisie). Quant à la production cumulée de gaz, elle s’établit à fin août en hausse de +10,0% en g.a.
Le prix en dollars du litre d’essence continue de baisser depuis le pic de 0,775 $ atteint au mois d’avril dernier. Il s’établit le 12 septembre 2022, à 0,733 dollar après 0,740 dollars à la mi-août 2022, en baisse donc de -0,9% en rythme mensuel et de -1,7% par rapport mois de septembre de l’année dernière. Depuis le début de l’année, le prix du litre d’essence en Tunisie n’a augmenté que de 1,0% alors que le prix moyen dans le monde (établi par GlobalPetrolPrices), a augmenté de 9,0%, passant de 1,220 dollar en janvier à 1,330 dollar à la mi-septembre.
Comparé aux pays du monde ayant le même niveau de revenu par habitant, il apparaît que le prix tunisien est du même niveau que celui pratiqué dans ceux plus importants étant producteurs-exportateurs de pétrole. Il est même inférieur à celui pratiqué par le Vietnam et l’Indonésie, deux pays exportateurs nets de pétrole brut. Au Maroc, le prix du litre d’essence est presque le double de celui pratiqué en Tunisie : 1,382 $ pour 0,733 $.
La production de phosphate tunisien au mois de juin s’est établie à 303 mille tonnes, un chiffre en baisse de 14,5% par rapport au mois précédent et de -9,5% par rapport à juin 2021. Sur les six premiers mois de l’année, la production cumulée ressort à 2,01 millions de tonnes contre 1,71 millions durant la même période de l’année dernière, mais davantage tout de même par rapport à 2020 et 2017.
Ces problèmes de production sont notamment marqués par les tensions sociales à répétition qui marquent le bassin minier du Sud, déconnectant le pays des opportunités qu’offre le marché mondial. En effet, celui-ci affiche depuis l’année dernière une hausse explosive du prix mondial du phosphate brut : +156,0% en glissement.
Le bilan de la Banque Centrale Tunisienne a plus que doublé depuis les années 2015-2016 (26,3 milliards il y a 5 ans) pour atteindre à la fin août 2022 44,3 milliards de dinars. À l’actif du bilan de la BCT, ce sont les créances sur l’État qui ont augmenté. Leur part a été multipliée par trois depuis 2010 et représente désormais 32,1% du PIB, après 25,8% il y a cinq ans et 23,5% à la fin août 2010. L
a part des créances adossées à des financements accordés à l’économie est revenue à 18,3%, après une moyenne de 26,4% à la fin août 2015-2016. Il en est de même pour le troisième actif que possède la BCT : les avoirs extérieurs dont la part a été quasiment divisée par deux depuis l’année 2010, en baissant considérablement année après année pour s’établir aujourd’hui à 58,3% après plus de 90% 10 ans auparavant.
Selon les statistiques de la BCT, le volume global des financements par leasing a atteint à fin juillet de cette année 4000 millions de dinars après 4046 millions de dinars pour fin juillet 2021 et un pic de 4653 millions de dinars atteint à fin juillet de l’année 2018. Les « crédits à l’économie » accordés par les organismes de leasing ont représenté cette année 2,7% du total des financements (crédits intérieurs du système financier résident) totaux accordés à l’économie.
À ce niveau, il représente la part la plus faible des financements par leasing depuis plus de deux décennies. Un de symptômes de l’affaissement du marché du leasing est l’évolution du recours au marché obligataire. En effet, le recours au marché obligataire, par émission d’emprunts obligataires, constitue la principale source de refinancement des huit leasers tunisiens. Le total des emprunts établis à la fin juillet 2022s’établie à 811,6 millions de dinars après 952,5 millions de dinars pour la même période un an auparavant et un pic à 1169,5 millions de dinars atteint durant la même période de l’année 2018.
Les données publiées par l’Instance Nationale des télécommunications (INT), relatives au 2ème trimestre 2022, confirment la baisse en nombre d’abonnés du marché de la téléphonie. Le nombre total d’abonnés au téléphone s’établit à 17,14 millions au T2-2022 après 17,22 millions enregistrés au T1-2022 et 17,30 millions à la fin de l’année 2021. C’est le 3ème trimestre consécutif de baisse après le pic de 17,45 millions d’abonnés atteint au T3-2021.
Alors que le taux de pénétration de la téléphonie fixe continue de croître (49,1% VS 47,1% à fin 2021), celui de la téléphonie mobile est en régression depuis le pic de 133,6% atteint au T3-2021. La même tendance à la saturation marque le marché de l’internet. En effet, après avoir atteint un pic à 11,33 millions à la fin de l’année dernière, le nombre d’abonnés à internet a baissé pour s’établir à 11,288 millions au T1-2022 et 11,286 millions au T2-2022. Ce plafonnement est dû à la baisse de l’internet mobile dont le taux de pénétration (pour 100 habitants) est en recul depuis le pic atteint à la fin de l’an dernier : 82,1% vs 83,0%. En revanche, le taux de pénétration de l’internet fixe continue de progresser ; il a quasiment doublé en cinq ans pour atteindre 47,2% au T2- 2022 après 25,2% au T2-2017.
Avec 202 mille tunisiens propriétaires de cryptomonnaies (soit près de 1,69% de la population), la Tunisie arrive à la 26ème place sur 33 pays, dans une Afrique devenue la deuxième région au monde à abriter le plus grand nombre de détenteurs de cryptomonnaies (53 millions) après l’Asie (130 millions), souligne le rapport « Global crypto adoption 2022 » de la société Triple A. La croissance de la diffusion des cryptomonnaies en Afrique s’explique essentiellement par l’utilisation de ces actifs comme moyen d’inclusion financière, comme canal alternatif d’envois de fonds et aussi, comme bouclier contre l’inflation et la dépréciation des monnaies nationales.
Les détenteurs des cryptomonnaies ont un revenu annuel de 25 000 dollars et sont à hauteur de plus de 71 %, des diplômés du supérieur. En Afrique du Nord, l’Égypte est le pays où les cryptomonnaies sont les plus diffusées avec près de 2,26% de la population. Elle reste cependant en pourcentage de la population concernée, loin derrière le Maroc qui compte 3,14% de la population. À noter que c’est le Nigéria en Afrique, qui arrive en tête des pays gros détenteurs de cryptomonnaies et au 4ème rang à l’échelle mondiale, juste après les États-Unis, l’Inde et le Pakistan. Les 22,33 millions de détenteurs de cryptomonnaies nigérians représentent 10,34 % de la population du pays.
Source : Ecoweek N°34-2022
Written by: Asma Mouaddeb