Express Radio Le programme encours
La volonté politique n’était ni claire ni stable depuis la révolution. C’est ce qui a engendré une certaine perturbation au niveau des politiques publiques qui se basculent au fil des gouvernements qui se sont succédé.
C’est ce qu’a révélé l’ancien ministre de la santé, Abdellatif Mekki, lors de sa présence dans le plateau de l’émission Hdith Esse3a, dans le cadre de la journée spéciale organisée par la radio Express Fm, ce jeudi 9 juin 2022, sous le thème “Santé : Insuffler une nouvelle dynamique au secteur”.
Mekki a indiqué que de nombreux mécanismes ont été mis en place par l’ancien système dans une optique de privatisation implicite de l’enseignement et du secteur de la santé en Tunisie. Malheureusement, ces politiques se sont poursuivies après la révolution et il est temps de rompre avec cette tendance et de mettre au point une nouvelle stratégie pour réformer le secteur.
“Le secteur public ne cesse de sombrer et de se dégrader à l’heure où le secteur privé s’épanouit malgré le renchérissement des coûts de soins. Le citoyen tunisien dépense près de 40% des coûts des soins. Ce qui ne fait que l’appauvrir davantage”, se désole Mekki.
L’invité de l’émission Hdith Esse3a a souligné que les médecins exerçant dans les établissements hospitaliers publics sont démunis des instruments médicaux nécessaires pour traiter les patients à cause de la médiocrité de la situation financière des établissements sanitaires et les difficultés d’approvisionnement.
Mekki a estimé qu’il est important de moderniser les hôpitaux publics pour qu’ils soient conformes aux normes internationales et répondent aux attentes du citoyen.
La réforme du système sanitaire tunisien est, selon lui, prioritaire et urgente, appelant à activer les projets de création de nouvelles facultés de médecine dans les régions, qui peuvent pallier la crise du système sanitaire en Tunisie.
Il a évoqué, dans ce contexte, le projet de la faculté de médecine qui était programmé au gouvernorat de Médenine. Un projet avorté et mis en échec, selon ses dires.
“Je crains qu’un jour, le tunisien meurt sans qu’il ne trouve un médecin pour le sauver. Déjà, les patients ne sont pas rapidement pris en charge aux urgences dans les hôpitaux tunisiens”, a-t-il déploré, critiquant l’incapacité des hôpitaux de suivre l’évolution démographique en Tunisie et de développer leurs services pour répondre à leurs besoins.
Dans le même contexte, l’ancien ministre de la santé a abordé le taux élevé de mortalité de la mère et des nouveau-nés, particulièrement dans le gouvernorat de Kasserine.
Et de poursuivre que l’amélioration de la capacité d’accueil et de prise en charge des établissements sanitaires publics est l’une des priorités du programme de réformes du secteur, soulignant qu’une période de 10 ans sera suffisante pour mettre en oeuvre lesdites réformes et sauver le système sanitaire tunisien.
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Written by: Islam Sassi