Abdellatif Mekki : Notre projet politique verra le jour d’ici fin mars 2022 et sera une tentative audacieuse pour sauver le pays

“D’ici fin mars 2022, un nouveau projet politique verra le jour”. C’est ce qu’a affirmé l’analyste politique et ancien ministre, Abdellatif Mekki, lors de sa présence ce mardi, 1er mars 2022, dans l’émission Hdith Esse3a. Il a précisé que plusieurs commissions verront le jour dans le cadre de ce projet et seront chargées de l’élaboration des grandes lignes dudit projet, soulignant que ce projet rassemble non seulement les démissionnaires  du mouvement Ennahdha mais aussi des indépendants et des démissionnaires des autres partis politiques.

“Les partis tunisiens d’aujourd’hui n’existent que sur papier. Notre parti ne sera pas un parti formel. Il sera plutôt actif d’autant plus que ses dirigeants ont déjà eu des expériences politiques et sont dotés d’une culture politique partisane satisfaisante”, a-t-il fait remarquer.

Le prochain parti aura sa place dans la scène politique qui ne comporte pas jusqu’à présent un parti politique conservateur qui allie la question politique, les droits et libertés, ainsi que les questions culturelles et celles relatives au développement.

“Les nuages seront dissipés tôt ou tard”, a-t-il dit, faisant allusion au processus du 25 juillet.

L’accent a été mis par notre invité sur la consultation nationale électronique. Une consultation qui intéresse peu le peuple tunisien, en dépit de la publicité et les efforts déployés pour inciter les tunisiens à y participer.

L’autocratie, le règne unilatéral et la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature cadrent mal avec la nature du peuple tunisien, d’après ses dires, ajoutant que les solutions proposées par Saied sont individuelles et le président Saied ne fait que déstabiliser la vie politique en Tunisie.

“Si Saied avait accepté l’initiative de l’UGTT, nous aurions aujourd’hui un gouvernement qui travaille, qui s’adresse au monde avec une vision unifiée et un esprit solidaire. C’est Kais Saied qui a ouvert la porte à l’ingérence étrangère”, a-t-il noté.

Abdellatif Mekki a aussi souligné que le mouvement Ennahdha a suffisamment de problèmes  pour penser à l’intrusion d’autres partis politiques.

Et d’ajouter que le nouveau projet politique sera une tentative audacieuse pour sauver le pays.

Selon l’invité de Walid Ben Rhouma, les partis politiques représentent le meilleur cadre pour faire de la politique et sont jusqu’alors non substituables. En effet, le président Saied a tiré profit des crises économiques, politiques et sociales pour arriver au 25 juillet et que la consultation nationale n’est qu’un prétexte.

 D’ailleurs, Saied aurait pu se réunir avec le Conseil de sécurité nationale avant de geler le Parlement. De surcroît, Abir Moussi est la responsable de la perturbation des activités du Parlement et de l’altération de son image. 

Et de poursuivre que le président Saied va instaurer un régime autocratique et individualiste, rappelant qu’il s’agit d’un régime corrompu et qu’on ne peut pas corriger une erreur en commettant une autre erreur.