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Invité du plateau de l’émission Hdith Esse3a, le directeur de l’Ecole politique de Tunis, Ahmed Idriss, s’est exprimé sur le dernier rapport émis par la Commission de venise sur la situation politique en Tunisie, considérant qu’il ne s’agit pas d’une ingérence dans l’affaire interne du pays, puisque la Tunisie est déjà membre à cette commission créée dans le cadre du Conseil de l’Europe.
Idriss a dit qu’on ne peut pas expliquer la position du président Saied réfractaire à tous les cadres de collaboration , soulignant que le projet de la Constitution qui sera rédigée heurte l’universalité de l’Etat de droit et les normes internationales relatives à l’élaboration des constitutions.
Dans ce contexte, il a fait remarquer que les termes utilisés par la Commission de Venise n’ont pas une coloration impérative dans la mesure où la Tunisie est un pays indépendant, libre et doté d’une souveraineté.
Actuellement, il y a deux voies contradictoires : celle du président Saied et celle des partis politiques et de la société. Le président Saied ne fait qu’imposer son projet en mobilisant tous les moyens juridiques possibles pour y parvenir.
“On ne peut pas soutenir que la position du président Saied est juste, d’autant plus qu’il a choisi de rivaliser avec tout le monde, y compris la communauté internationale et les instances qui peuvent enrichir le débat sur les réformes juridiques et légales.
Et d’ajouter que l’état d’exception ne doit pas dépasser les 3 mois au risque de s’emparer du pouvoir sans tenir compte de ce qui se passe autour de lui, faisant allusion à Kais Saied.
“Aujourd’hui, la Tunisie est isolée et l’échec de la diplomatie en est la preuve. La Tunisie ne peut pas défendre ses décisions et confronter la communauté internationale. Le président Saied est plus que jamais isolé”, avance Ahmed Idriss.
Sur un autre plan, il s’est interrogé sur la capacité du gouvernement de Bouden de négocier un accord avec le FMI.
Le président de l’Ecole politique de Tunis a noté que le président Saied doit être conscient de ce qui se passe en Tunisie et de l’existence d’une opposition puissante aussi bien en Tunisie qu’à l’étranger, soulignant la nécessité de trouver un consensus pour dépasser la crise actuelle. Selon lui, cela ne peut être fait ni via une Constitution gelée, ni par des décrets-lois. Nous avons besoin d’une solution médiane reposant sur un consensus pour revoir le régime électoral et organiser des élections législatives anticipées. Le nouveau Parlement se chargera ensuite de la révision de la Constitution et du changement du régime politique.
Et de poursuivre que la forme actuelle du dialogue national et selon la vision du président ne mènera nulle part, critiquant la formation d’une commission sans prérogatives afin de coucher sur papier ses propres convictions politiques, au lieu de former une commission rassemblant les partis politiques et les organisations nationales pour proposer des solutions susceptibles de sauver le pays.
Written by: Islam Sassi