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Ala Talbi, directeur exécutif du Forum tunisien des droits économiques et sociaux, a déclaré que la décision de restriction du nombre des visas accordés par la France aux Tunisiens, est une décision politique par excellence avec l’approche des élections françaises prévues pour le début de l’année, notant que cette décision va encourager l’immigration clandestine.
La baisse du nombre des visas délivrés pour les ressortissants du Maroc et de l’Algérie de 50% trouve sa justification dans les relations tendues entre la France et le Maroc en raison de l’affaire de cyberespionnage ‘’Pegasus”. Quant aux relations avec l’Algérie, les tensions datent de longue date, voire de l’époque coloniale.
L’invité de l’émission Ecomag du lundi 4 octobre 2021, a rappelé que cette carte de migration sera une carte gagnante pour Macron lors des prochaines élections. Toutefois, elle aura de grandes répercussions sur les rapports diplomatiques avec les pays du grand Maghreb, ainsi que sur les politiques de migration dans la méditérannée.
Cette décision n’est pas, selon Ala Talbi, irréversible et peut être revue après les élections. Dans le même contexte, il faut noter que l’ambassade de France à Tunis a accordé plus de 9140 visas aux tunisiens en 2021 contre 145 mille visas délivrés en 2019. En réalité, cette décision est faisable et concrétisable vu la baisse du nombre des demandes de visas présentés à l’ambassade.
Interrogé sur la situation des migrants d’origine subsaharienne en Tunisie, le directeur exécutif du FTDES a souligné qu’ils sont victimes de la traite pratiquée par des réseaux de trafic humain, ajoutant que l’irrégularité de leur situation en Tunisie pourra mener, tôt ou tard, à une explosion sociale. Selon lui, la flexibilité au niveau du traitement de ce dossier par les autorités et par le président Saied pourrait aboutir à la ratification de conventions qui ne garantissent pas leurs droits, puisque la Tunisie sera un Etat d’intermédiaire dépourvu de toute souveraineté ou de vision. Selon ses dires, la vulnérabilité de la situation du pays ouvre la porte aux interventions des étrangers dans des questions de souveraineté au nom des aides et des dons financiers.
Et d’ajouter : “Je ne pense pas que les politiques européennes en matière de migration visent à préserver la vie des gens”.
Written by: Islam Sassi