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L’ambassadeur de France en Tunisie, André Parant, a déclaré aujourd’hui, le 11 avril 2022, lors de sa présence dans l’émission Expresso, que la guerre en Ukraine aura certainement des répercussions sur l’économie mondiale. Les prix des matières premières et des produits de base seront en hausse, à l’instar des prix des céréales et des carburants. Cette crise impactera tous les pays, particulièrement les pays plus vulnérables qui traversent une crise des finances publiques comme la Tunisie, appelant à trouver des solutions pour pallier les effets de cette crise en Tunisie.
L’invité de l’émission Expresso a fait savoir que la France a déjà débloqué des fonds pour aider les pays qui pourraient se trouver dans une situation où la sécurité alimentaire pourrait être menacée. Au niveau européen, un fonds de 200 millions d’euros a été mis en place. La Tunisie bénéficierait, selon lui, d’environ 20 millions d’euros dans un premier temps. Il a rappelé que le président Macron, a appelé à lancer l’initiative Farm lors du sommet du G7 qui vise à travers un certain nombre de mesures à accroître la production des produits céréaliers, à construire des stocks pour aider les pays les plus menacés, à mettre en place de mécanismes de régulation de marché, afin de prévenir les conséquences de cette crise sur les pays les plus menacées.
Il a aussi dit que l’agression russe contre l’Ukraine aura de lourdes conséquences,non seulement sur les ukrainiens mais aussi sur le plan économique.
“Il y a une prise de conscience de la part de la France, mais aussi sur le plan européen du fait que nous devons lancer des initiatives pour aider ces pays, comme c’était le cas lors de la crise sanitaire. La crise en Ukraine est de nature différente mais d’ampleur comparable. Il faut trouver des solutions multilatérales pour aider les pays qui se trouvent directement touchés par les conséquences de cette crise”, a-t-il ajouté.
Au sujet des sanctions infligées à la Russie, l’ambassadeur de France en Tunisie, a indiqué que ces sanctions produisent des effets sur l’économie russe, sachant que ces sanctions seront renforcées.
“On n’a pas le choix. L’attaque délibérée contre un pays voisin, l’occupation de son territoire, les bombardements, les agressions civiles, les massacres que l’on découvre tous les jours en Ukraine ne nous laissent pas d’autres choix que d’adopter des positions extrêmement fermes et d’infliger des sanctions de plus en plus rigoureuses vis à vis la Russie pour essayer mettre un terme le plus tôt possible à cette agression”, affirme André Parant.
Parant a commenté l’estimation des besoins d’emprunts qui a été faite en référence à des éléments qui sont en partie dépassés notamment sur la base d’un baril de pétrole de 75 dollars, conformément à la loi de finances 2022. D’après ses dires, il est vraisemblable que les besoins de financements fixés dans la loi de finances 2022 vont encore augmenter, soulignant que la Tunisie ne peut pas emprunter sur les marchés financiers à cause de la dégradation de sa note souveraine. Les sources de financement extérieurs sont taries et la seule façon pour restaurer la confiance vis-à-vis des bailleurs et partenaires extérieurs. D’où l’urgence de conclure un accord avec le FMI, qui garantit qu’un certain nombre de réformes seront mises en oeuvre pour lui permettre de restaurer l’équilibre de ses finances publiques, de dépendre moins à l’avenir de l’aide extérieure et de recréer les bases d’une croissance saine et durable à travers la création de l’emploi.
“Les discussions ont été largement entamées. On doit entrer dans une phase de négociation. Les choses avancent. Il faut maintenant ouvrir le plutôt possible des négociations formelles et aller vers la conclusion d’un accord”, a-t-il noté.
Et d’ajouter : “Étant un partenaire très proche de la Tunisie, la France est toujours là pour aider la Tunisie, notamment pour lui fournir l’expertise technique lors de l’élaboration de son plan de réformes, pour l’aider dans ses discussions avec le FMI, et enfin une fois l’accord sera conclu, pour accompagner par un soutien financier l’engagement des réformes qui seront décidées dans le cadre de cette accord”.
La France a appelé, comme tant d’autres pays, à l’engagement d’un dialogue inclusif. Face à l’ampleur du défi auquel la Tunisie fait face, il est préférable que l’ensemble des forces politiques, sociales et syndicales aient la réflexion sur le contenu des réformes.
Il a poursuivi que l’une des conditions pour la réussite des réformes est leur appropriation par l’ensemble des forces d’un pays. Il faut ainsi associer le plus grand nombre possible de personnes à l’élaboration des réformes pour que ces réformes aboutissent.
“Plus la concertation est large, plus les chances de réussite de ces réformes augmentent. Évidemment, certaines réformes seront difficiles, voire douloureuses à mettre en œuvre, mais elles sont indispensables pour l’intérêt du pays”, souligne André Parant.
Concernant le premier tour des élections présidentielles françaises, il a fait savoir que 17 mille électeurs français sont inscrits sur la liste électorale en Tunisie. Ils étaient invités à participer au scrutin dans 13 bureaux de vote, répartis sur 8 villes en Tunisie. A peu près 7 mille ont participé au scrutin. Le taux de participation est d’environ 40%. En Tunisie, deux candidats se détachent au premier tour, le président Macron suivi de Jean Luc Mélenchon.
Written by: Islam Sassi
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